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Après l'annonce par le gouvernement Cowen du "oui" de l'Irlande au traité de Lisbonne, tous les regards se tournent désormais vers la République tchèque, dont le très eurosceptique président Klaus refuse de dire s'il signera le texte.

AFP - L'étape irlandaise franchie, les dirigeants européens et les principaux chefs des groupes politiques au Parlement européen ont tourné les yeux samedi vers la République tchèque qui détient désormais la clef de l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

Soulagé par la victoire du "oui" au référendum irlandais, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a souhaité que la République tchèque ratifie "au plus vite" le texte.

Le traité de Lisbonne doit être ratifié par les 27 Etats de l'Union européenne pour entrer en vigueur. Or deux pays, la Pologne et la République tchèque, n'ont encore ratifié le document.
   

Le président polonais Lech Kaczynski a publiquement indiqué qu'il signerait le traité "aussitôt après" la victoire du "oui" au référendum irlandais. En revanche, l'eurosceptique président tchèque Vaclav Klaus menace de bloquer la machine.

"Le Parlement tchèque a approuvé le traité. J'ai toutes les raisons de croire que la République tchèque va ratifier le traité", a dit M. Barroso. "Ca va se faire", a-t-il estimé concédant cependant que "c'est une question de temps".

"J'ai compris que le président polonais allait rapidement signer et j'ai invité le Premier ministre tchèque (Jan) Fischer et le président de la Commission (Jose Manuel) Barroso à une réunion mercredi à Bruxelles", a annoncé le président en exercice de l'Union européenne, le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt.

"Nous évaluerons la situation et verrons ce que nous pouvons faire pour faire avancer les choses", a-t-il dit.

M. Klaus a dit vouloir attendre que la Cour constitutionnelle de son pays se prononce sur la validité du traité avant, éventuellement, de le ratifier. Or, la juridiction vient d'être saisie d'un nouveau recours déposé par des élus proches du chef de l'Etat.

Jusqu'à quand jouera-t-il ainsi la montre? C'est la question qui taraude Bruxelles.

La Cour, redoutent les partisans du traité, pourrait attendre 2010 pour donner sa réponse, risquant ainsi de relancer le débat en Grande-Bretagne où les conservateurs, favoris des prochaines élections législatives du printemps, ont promis de soumettre le traité à un référendum.

M. Barroso a admis samedi ne pas avoir eu d'entretien avec M. Klaus depuis la présidence tchèque de l'UE qui s'est achevée le 30 juin 2009.

"Il n'y a plus que Vaclav Klaus, président de la Tchéquie, qui persiste à bloquer le processus. Les gouvernements européens doivent faire pression sur lui et lui faire comprendre qu'il doit abandonner sa politique d'obstruction. Cette attitude pourrait d'ailleurs coûter un poste de commissaire aux Tchèques lors du renouvellement de la Commission européenne", a mis en garde de son côté le chef de file des Verts européens, Daniel Cohn-Bendit.

"Les gouvernements européens doivent maintenant faire pression sur M. Klaus", a également jugé le président du groupe socialiste au Parlement européen, Martin Schulz, interrogé par l'AFP.

"La victoire du +oui+ en Irlande est une victoire d'étape. Je n'attends rien de bon pour l'Europe de la part de M. Klaus", a poursuivi le responsable socialiste.

"Je souhaite que le processus de ratification s'achève dans les prochaines semaines. J'appelle la Pologne et la République tchèque à ratifier sans délai", a affirmé quant à lui le chef du groupe PPE (conservateur) au Parlement européen Joseph Daul.