
La situation sanitaire se dégrade en Guyane, où 308 cas de Covid-19 pour 100 000 habitants ont été relevés vendredi par l'agence sanitaire Santé publique France, contre 88 une semaine auparavant. La préfecture a fait fermer les bars et restaurants, alors que le pic de l'épidémie est attendu à la mi-juillet.
Alors que la France métropolitaine est sortie de trois mois de confinement, l'épidémie de Covid-19 continue de progresser en Outre-mer. Vendredi 26 juin, l'agence sanitaire Santé publique France (SpF) a jugé la situation "préoccupante" en Guyane.
Dans la collectivité territoriale frontalière du Brésil, le nombre de cas rapporté au nombre d'habitants a explosé avec 308 cas pour 100 000 habitants contre 88 une semaine auparavant, note SpF. Il en va de même pour les taux d'hospitalisation, notamment en réanimation, ce qui créé des "tensions sur l'offre de soin".
Mesures de restriction
"La poursuite de la circulation virale invite à maintenir la vigilance et continuer à adopter les mesures de prévention préconisées", souligne SpF. Le territoire ultramarin est passé à la "phase 3" du dispositif anti-épidémique, classement qui vise à limiter la circulation du virus avec un "renforcement de mesures de restriction de circulation et l'augmentation des capacités de dépistage", selon l'agence. La préfecture de Guyane a renforcé jeudi soir les mesures de restriction pour lutter contre l'épidémie, en décidant la fermeture des bars et restaurants sur tout le territoire.
Les contrôles ont été durcis aux points de contrôle routier d'Iracoubo et de Régina, qui "ne pourront être franchis que sur présentation de justificatifs et non plus sur la simple présentation d'une attestation".
Une vingtaine de quartiers, à Cayenne, Kourou, Macouria, Matoury, Montsinéry, Rémire Montjoly, Saint-Laurent-du-Maroni, vont faire l'objet d'un "confinement total" ciblé. Ce type de confinement, déjà déployé notamment à Saint-Georges-de-L'Oyapock et Camopi, à la frontière brésilienne, et dans un quartier de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, "a permis de démontrer son efficacité pour faire baisser fortement le nombre de personnes touchées par la Covid-19", explique la préfecture.
Pour une douzaine de communes, dont Cayenne et Kourou, le couvre-feu est renforcé et s'étend désormais en semaine de 17 h à 5 h du matin, et le week-end du samedi 13 h au lundi matin 5 h. Le franchissement de la frontière avec le Brésil, où la pandémie a fait plus de 53 000 morts et repart à la hausse dans certaines régions, est par ailleurs "complètement interdit".
État d'urgence sanitaire
Ces mesures répondent aux demandes de la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en déplacement mardi et mercredi dans ce territoire de 300 000 habitants qui reste sous état d'urgence sanitaire jusqu'à la fin octobre et où le pic de l'épidémie est prévu pour "la mi-juillet". La ministre a émis des réserves à ce stade sur un reconfinement total de la Guyane, mais n'exclut pas d'y recourir si l'épidémie continue d'accélérer. Vendredi, le territoire comptait 3 461 cas confirmés, 105 hospitalisations, 21 patients en réanimation et 12 décès, selon la préfecture.
#COVID19 #CelluleDeCrise
ℹ???? CovidInfo du 27 juin
➡️ 191 cas / 751 tests
ℹ1décès au @CHCayenne973
????62 ile de Cayenne
????2 Apatou
????9 Grand-Santi
????35 Kourou
????4 Macouria
????3 Mana
????1 Maripasoula
????10 SGO
????45 SLM
????20 en cours d'investigation
ℹ️ Prochain #CovidInfo lundi pic.twitter.com/9WMvjbrijm
Un hôpital de campagne doté de 20 lits et d'un bloc opératoire a été installé à Cayenne pour prendre en charge dès dimanche des malades non atteints du virus et délester le Centre hospitalier. Une mesure jugée insuffisante par le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre : "Tant que je ne verrai pas d’hôpital de type Mulhouse [installé par les armées au plus fort de la crise dans le Haut-Rhin] ici avec des lits et une capacité de réanimation supplémentaire, je ne serai pas rassuré", a-t-il affirmé samedi.
L'armée française a envoyé vendredi un Airbus A400M pour permettre des évacuations de malades du Covid-19 de Guyane vers des hôpitaux disponibles dans la région.
Avec AFP