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Covid-19 : les États-Unis ont un "problème grave", l'Europe redoute une deuxième vague

Face à la progression de la pandémie de Covid-19 aux États-Unis, le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, le docteur Anthony Fauci, a mis en garde contre un "problème grave" dans certaines zones du sud du pays, tandis que l'Organisation mondiale de la santé s'inquiète d'une accélération des contaminations en Europe.

Alors que la pandémie de Covid-19 progresse dans le sud des États-Unis et en Amérique latine, elle menace dans le même temps de repartir en Europe, où les habitants sont appelés à rester vigilants.

"Nous avons un problème grave dans certaines zones", a déclaré, vendredi 26 juin, le docteur Anthony Fauci, l'expert le plus écouté du gouvernement américain sur la pandémie, lors d'une conférence de presse de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus. L'immunologue faisait particulièrement allusion au sud et à l'ouest du pays, où les chiffres de contamination sont en hausse constante.

Anthony Fauci a notamment appelé les jeunes à la responsabilité individuelle, soulignant qu'ils vivaient dans une société "interconnectée". "Si vous êtes infectés, vous infecterez quelqu'un d'autre, qui infectera quelqu'un d'autre."

De nouvelles mesures envisagées en Californie, au Texas et en Floride

Le Texas, un des premiers États américains à avoir rouvert son économie, a suspendu le processus et ordonné, vendredi, la fermeture des bars. La Floride, État connu pour l'intensité de sa vie nocturne et où de jeunes Américains de tout le pays se sont retrouvés en juin pour faire la fête, contribuant à propager le virus, a interdit la vente d'alcool dans les bars.

Les contagions progressent dans 30 des 50 États américains, notamment dans les plus grands et les plus peuplés du Sud et de l'Ouest, parmi lesquels la Californie, le Texas et la Floride. Face à l'ampleur du phénomène, les responsables locaux et fédéraux envisagent même de nouvelles mesures pour endiguer la propagation de l'épidémie, après deux mois d'un déconfinement jugé trop permissif. 

"Il est clair que l'augmentation du nombre de cas est largement due à certains types d'activités, notamment aux Texans qui se rassemblent dans les bars", a indiqué le gouverneur du Texas, Greg Abbott.

Taking executive action to contain the spread of #COVID19.

More information: https://t.co/P6Ak08plcn pic.twitter.com/TjRHa06nw9

— Gov. Greg Abbott (@GovAbbott) June 26, 2020

En Floride, le nombre d'infections a explosé en juin après la fin du confinement. Et la maladie touche surtout les jeunes. En effet, l'âge moyen des personnes infectées est de 33 ans, contre 65 ans il y a deux mois.

"J'ai 25 ans, je ne pense pas que j'ai besoin de m'inquiéter", fanfaronne Mike Oliveira en buvant une vodka face à la mer. "J'ai déjà vécu des trucs plus compliqués. Je viens du Bronx, tu vois ce que je veux dire. Si j'ai survécu à ça, je peux survivre à tout."

"Les gens ne comprennent pas le sens d'exponentiel, cela signifie que si on part de 7 000 cas aujourd'hui au Texas, on pourrait en avoir 14 000 dans quatre jours", s'inquiète Barry Bloom, professeur de santé publique à Harvard. "On est très en retard."

Relâchement en Europe, menacée d'une deuxième vague

En Europe, les habitants sont tentés de tourner la page de la pandémie après des semaines de confinement strict, même si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) s'inquiète d'une accélération de la contamination dans onze pays du continent, plutôt à l'est, qui pourrait "pousser les systèmes de santé au bord du gouffre une fois de plus".

L'Ukraine a ainsi enregistré 1 109 cas de Covid-19 vendredi, un record, les contagions s'accélérant depuis la levée des restrictions le 11 mai. Une "vague grave", selon les autorités, qui préparent de nouveaux hôpitaux.

Au Royaume-Uni, le gouvernement a appelé les Britanniques à la prudence, menaçant de fermer les plages où des milliers de personnes se sont rassemblées ces derniers jours alors qu'une vague de chaleur traverse l'Europe.

Des milliers de supporters de Liverpool ont également bravé les recommandations sanitaires pour fêter le premier titre de champion d'Angleterre du club depuis 30 ans, jeudi soir.

À Rome, le gouvernement a annoncé que la rentrée scolaire aurait lieu le 14 septembre, avec "une sécurité maximale".

Signe que la pandémie est là pour durer, la phase finale de Coupe Davis de tennis, prévue en novembre, est pour sa part reportée à novembre 2021.

Avec AFP