
Un remaniement partiel du gouvernement algérien a été annoncé mardi, alors que le pays fait face à un risque de marasme économique. Abdelmadjid Attar, ancien dirigeant de la compagnie publique pétrolière Sonatrach, devient ministre de l'Énergie, tandis que les Finances vont au gouverneur de la Banque centrale, Ayman Benabderrahmane.
Après six mois d'exercice pour le gouvernement actuel, l'Algérie s'est dotée, mardi 23 juin, d'un nouveau ministre de l'Énergie et d'un nouveau ministre des Finances. Ce remaniement partiel s'opère sur fond de chute des revenus de la Sonatrach, l'entreprise pétrolière et gazière algérienne.
Le portefeuille de l'Énergie est confié à Abdelmadjid Attar, ancien dirigeant de la compagnie publique. Le ministre sortant de l'Énergie, Mohamed Arkab, est déplacé à la tête du ministère de Mines.
Le deuxième changement majeur concerne le ministère des Finances, où Abderrahmane Raouya cède son fauteuil au gouverneur de la Banque centrale, Aymen Benabderrahmane.
La réorganisation du gouvernement – dont la rumeur courait ces derniers jours à Alger – touche également l’enseignement supérieur, l’agriculture, les transports et le tourisme.
Situation préoccupante
La pandémie de coronavirus a accentué un mouvement de recul des recettes que l'Algérie tire de ses réserves de pétrole et de gaz observé depuis des années. Depuis 2014, le pays a consommé plus de la moitié de ses réserves en devises étrangères.
Pour faire face à cette situation préoccupante, le gouvernement a décidé de réduire de moitié le budget de fonctionnement de l'État et a annoncé une réduction de l'énorme facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars (38 à 28 milliards d'euros).
Alger a également renoncé à recourir aux cabinets d'expertise étrangers pour ses grands projets. Et le géant public des hydrocarbures Sonatrach va réduire son budget 2020 de 50 %.
Le président Abdelmadjid Tebboune, qui a exclu au nom de la "souveraineté nationale" de contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux, a lui-même reconnu "la vulnérabilité" de l'économie algérienne "en raison de notre négligence pendant des décennies à la libérer de la rente pétrolière". Selon des prévisions du FMI, l'Algérie devrait connaître une récession en 2020 (- 5,2 %) ainsi qu'un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région.
Avec Reuters et AFP