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Nairobi accepte de coopérer avec la Cour pénale internationale

Le Kenya annonce qu'il coopérera avec le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, qui souhaite poursuivre les responsables des violences survenues dans le pays au lendemain de la présidentielle de décembre 2007.

AFP - Le gouvernement kényan va "coopérer" avec le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) dans ses poursuites des principaux responsables des violences ayant suivi l'élection présidentielle en décembre 2007 au Kenya.

"Je salue les propositions très intelligentes" du procureur de la CPI, a déclaré jeudi soir au cours d'une conférence de presse le ministre de la Justice, Mutula Kilonzo.

Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, avait annoncé mercredi son intention de poursuivre les "principaux responsables" des violences post-électorales de 2008, les autorités kényanes ayant échoué à mettre en place avant la fin septembre un tribunal indépendant pour les juger.

M. Moreno-Ocampo mène depuis février 2008 un "examen préliminaire" sur ces violences politico-ethniques qui ont fait 1.500 morts et 300.000 déplacés après l'élection présidentielle du 27 décembre 2007.

"Le gouvernement s'est engagé à coopérer avec la CPI. La CPI peut venir siéger au Kenya. Nous aurons à arrêter les suspects, les détenir ici et à les traduire devant les juges de la CPI le moment venu", a expliqué le ministre Kilonzo.

"A moins que le Kenya se retire du traité de Rome, nous n'avons pas d'autre choix que d'aider M. Ocampo dans son travail", a-t-il souligné.

Dans un courrier au ministre de la Justice, le procureur de la CPI a souhaité lancer des consultations avec le ministère sur la marche à suivre pour entamer les poursuites, a précisé M. Kilonzo.

"Je viens juste d'écrire une réponse à sa lettre et je vais lui parler plus tard aujourd'hui (jeudi) au téléphone", a affirmé le ministre.

"Il est normalement de la responsabilité du Procureur général (kényan) (...) d'entamer des poursuites" contre les responsables des violences, a-t-il toutefois ajouté. Mais s'il (le procureur général, ndlr) ne le fait pas, je le ferai moi-même", a assuré M. Kilonzo.

Après l'élection présidentielle de 2007, le chef de l'opposition d'alors, Raila Odinga, avait accusé le président sortant Mwai Kibaki de fraude électorale.

D'importantes manifestations et de violentes tensions avaient suivi. Un accord de compromis a été conclu entre les parties en février 2008, M. Odinga devenant Premier ministre.