
Les protections accordées à 700 000 jeunes migrants, appelés "Dreamers", dans le cadre d'un programme créé par Barack Obama, ont été validées jeudi par la Cour suprême, qui inflige là un revers majeur pour Donald Trump.
La Cour suprême des États-Unis a infligé un camouflet à Donald Trump, jeudi 18 juillet, en validant les protections accordées par son prédécesseur à 700 000 jeunes migrants qu'il voulait supprimer.
Dans une décision prise à une courte majorité (cinq juges sur neuf), la haute juridiction a jugé "arbitraire" et "capricieuse" la décision de l'administration républicaine de supprimer ces dispositions.
Le président démocrate Barack Obama avait déjà levé en 2012 la menace d'expulsion pesant sur ces "Dreamers" (rêveurs), le surnom donné aux immigrés de moins de 30 ans, arrivés clandestinement dans leur enfance aux États-Unis, et leur avait donné un numéro de sécurité sociale, sésame indispensable pour travailler, conduire ou étudier aux États-Unis.
Ce programme baptisé Daca (pour Deferred Action for Childhood Arrivals) permettait de procurer aux jeunes sans-papiers, arrivés sur le territoire américain avant 16 ans et n'ayant pas d'antécédents judiciaires, l'équivalent d'un permis de séjour d'une validité de deux ans, renouvelable.
En 2017, son successeur républicain, qui a fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un de ses chevaux de bataille, a décidé de mettre un terme à ce programme , le décrétant "illégal".
Le gouvernement a "échoué" à fournir "une explication raisonnée à son action"
Saisis en urgence, des tribunaux avaient suspendu sa décision, offrant un répit aux "Dreamers". Le gouvernement avait alors fait appel jusqu'à la plus haute juridiction, qui a finalement décidé de lui donner tort pour des raisons de procédure.
"Nous ne nous disons pas si DACA ou sa suppression étaient des politiques fondées. La ‘sagesse’ de ces décisions ’n'est pas de notre ressort’", écrit dans l'arrêt le chef de la Cour John Roberts, qui a joint sa voix à ses quatre collègues progressistes.
"Nous avons seulement cherché à savoir si le gouvernement avait suivi les obligations de procédure et fourni une explication raisonnée à son action", a-t-il poursuivi. Et dans ce dossier "il a échoué", a-t-il conclu.
Avec AFP