Après avoir rejeté, en juin 2008, le traité de Lisbonne, les Irlandais sont de nouveaux invités à se prononcer sur le texte. Quels arguments peuvent aujourd'hui convaincre les électeurs de changer d'avis ?
En juin 2008, la grande majorité des jeunes électeurs irlandais avaient dit "non" au traité de Lisbonne. Dans un pays où plus de 54 % de la population a moins de 30 ans, il n'en fallait pas plus pour faire basculer toute l'Irlande dans le camp des "nonistes".
La nouvelle génération irlandaise est-elle devenue eurosceptique ? Ce vote était-il un vote punition, un vote rebelle d'une jeune société qui se sent marginalisée par une classe politique accusée de paternalisme ?
Comment les jeunes électeurs vont-ils voter cette année ? Quels sont les principaux arguments qui peuvent les faire changer d'avis, leur permettre de dire "oui" lors de ce second référendum ?
Pour avoir réponse à ces questions, nos reporters sont allés à la rencontre de quelques-uns des 30 000 jeunes électeurs qui ont foulé la pelouse du festival Electric Picnic, au cœur de l'Irlande rurale, dans le comté de Laoise, durant la campagne référendaire.
Parmi ceux qui avaient voté "non" l'an dernier, une tendance "dure" votera de nouveau "non", tout d'abord parce que ces électeurs estiment avoir déjà répondu à la question posée. Ensuite parce qu'ils veulent punir le gouvernement pour sa gestion de la crise économique sans précédent que traverse l'Irlande.
Mais une autre tendance s'est nettement dégagée, qui semble majoritaire chez les étudiants qui avaient rejeté le traité "par manque d'informations", parce qu'ils ne comprenaient pas le texte. Ceux-ci ont l'impression de mieux maîtriser le sujet cette année. Ils voteront "oui".
Mais l'argument-clé qui peut faire pencher la bascule vers le "oui" cette année, c'est le contexte économique. L'Europe semble être redevenue en Irlande symbole de solidarité économique, à un moment où le pays a clairement besoin de soutien.