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Industrie pharmaceutique : Macron veut défendre la souveraineté de la France et de l’Europe

Le président Emmanuel Macron se rend mardi sur le site du laboratoire Sanofi situé à Marcy-l'Étoile, près de Lyon, l’un des plus gros sites de production de vaccins au monde. Derrière cette visite, il y a l’enjeu de la souveraineté et de l’indépendance de la France en matière de production et de recherche pharmaceutique. Le décryptage éco de Christophe Dansette.

La crise du coronavirus a révélé une faiblesse de l’Hexagone, et plus généralement de l’Europe, trop dépendantes de l’étranger. 80 % de la production des substances actives utilisées dans les médicaments sont produits en dehors de l’Union européenne, principalement en Chine et en Inde. 

Le gouvernement français souhaite trouver les moyens de réduire cette dépendance. Lors de son déplacement sur le site de Sanofi de Marcy-l'Étoile, qui compte l’une des plus grandes usines de vaccins en Europe, Emmanuel Macron doit dévoiler ce mardi une "initiative" pour financer la recherche et le développement de vaccins en France, ainsi que renforcer les capacités de production, selon l’Élysée.

Ce déplacement officiel intervient près d’un mois après la polémique autour du géant pharmaceutique, lorsque Paul Hudson, le directeur général de Sanofi, avait déclaré envisager de diffuser ses vaccins pour le Covid-19 en priorité aux États-Unis, et non en France.

Emmanuel Macron souhaite, par ailleurs, que certains vaccins, comme celui contre le Covid-19, deviennent des "biens publics mondiaux", au même titre que l’eau ou l’air. Un concept économique développé dans les années 1990 et cher au prix Nobel d'économie 2001, Joseph Stiglitz. Mais il faudra pour cela convaincre les grands laboratoires pharmaceutiques, mais aussi un certain nombre de pays, dont probablement les États-Unis, ce qui ne sera pas chose facile, surtout lorsque l’on connaît le coût et l’investissement en matière de recherche pharmaceutique...