Dans la presse, ce jeudi 4 juin 2020, les réactions à l’interdiction faite aux habitants de Hong-Kong de commémorer le 31ème anniversaire du massacre de Tiananmen, une première. Une décision prise au nom de la sécurité sanitaire, mais derrière laquelle les militants pro-démocratie voient une nouvelle manifestation de la volonté de Pékin de porter atteinte à la semi-autonomie de Hong-Kong.
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Interdits de rassemblements, les militants pro-démocratie de Hong-Kong tiennent malgré tout à commémorer l’anniversaire du massacre de Tiananmen. Le site Hong-Kong Free Press a choisi de publier, à cette occasion, des photos de 1989, issues des archives de Human rights in China, une ONG créée lors du soulèvement de Tiananmen. Intitulée «Les étudiants l’emporteront», cette série de photos montre, notamment, des habitants de Pékin lisant des poèmes contestataires, placardés sur les murs. Les images sont accompagnées de ce rappel : «Le massacre de Tiananmen s'est produit le 4 juin 1989, mettant fin à des mois de manifestations menées par des étudiants, et des centaines, peut-être plus d'un millier de personnes sont mortes, lorsque les militaires ont réprimé les manifestants de Pékin».
Hong Kong Free Press fait aussi état des réactions chinoises à la menace brandie par le Premier ministre britannique d’accueillir à bras ouverts les résidents hong-kongais, si la Chine persiste à leur imposer sa loi sur la sécurité nationale - un texte que les militants pro-démocratie perçoivent comme une tentative de porter atteinte à la semi-autonomie de Hong-Kong. Pékin a immédiatement répliqué à Boris Johnson, en appelant le Royaume-Uni à «cesser toute ingérence» dans les affaires de son ancienne colonie et en menaçant, à son tour, de représailles.
Quant au Guardian, il se demande pourquoi le Premier ministre a décidé de «tenir tête» à la Chine. Le quotidien britannique ironise : «la promesse d’offrir à des millions de citoyens de Hong-Kong un chemin vers la citoyenneté britannique constitue une offre remarquable de la part d'un gouvernement qui a passé quatre ans à lutter pour imposer le Brexit et de mettre fin à la libre circulation des personnes venant d'Europe». Selon The Guardian, une partie des députés conservateurs juge que l'ascension de la Chine sous Xi Jinping est une menace pour l’Occident, et qu’à ce titre, elle doit être combattue. Le journal prévient que Boris Johnson «parie gros», en décidant de s’opposer ouvertement à Pékin, en proposant de faire de son pays un "refuge sûr" pour les Hong-Kongais. Un pari, dont The Guardian se demande si le Premier ministre a «bien mesuré l'étendue».
Critiqué également pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19, Boris Johnson est accusé par ses détracteurs d’avoir été d’abord trop léger, puis de pécher par excès de prudence - bref, d’avoir navigué à vue. Et ce ne sont pas les querelles scientifiques, notamment sur l’hydroxychloroquine, qui vont lui simplifier la tâche, suggère un dessin signé Bob Moran, trouvé sur Twitter. «Suivre la science», oui. Mais selon quel expert? Le Premier ministre britannique semble passablement déboussolé.