
Après New York et Londres, la chaîne de "vêtements décontractés" japonaise Uniqlo débarque en France. Malgré un contexte morose, sa maison mère, Fast Retailing, entend bien devenir "numéro un mondial" du secteur.
AFP - La chaîne d'habillement japonaise Uniqlo, dont la maison mère Fast Retailing convoite le rang de "numéro 1 mondial du vêtement décontracté", s'attaque au territoire français avec l'ouverture jeudi d'un magasin géant à Paris, dans un contexte morose pour l'habillement.
Un "flagship" (magasin géant, ndlr) de 2.150 mètres carrés ouvrira ses portes dans le quartier touristique des grands magasins, après des ouvertures similaires à New York et à Londres.
Dans un immeuble haussmannien dont la façade a été conservée mais l'intérieur rénové, Uniqlo (contraction de "Unique Clothes", vêtements uniques), proposera ses cachemires unis et ses pantalons en une multitude de coloris, ses chemises à carreaux et ses parkas, mis en valeur par une soixantaine de mannequins pivotants. Les cachemires femme et les jeans hommes seront bradés pour le lancement.
Pour "l'année d'ouverture nous avons beaucoup investi, mais la deuxième année sera positive", a indiqué lors d'un entretien à l'AFP Tadashi Yanai, président de Fast Retailing et homme le plus riche du Japon, selon le magazine Forbes, sans dévoiler le montant de l'investissement.
Auparavant, la présence de l'enseigne dans l'hexagone se résumait à un petit magasin à La Défense (banlieue parisienne). Fast Retailing possède également les enseignes françaises Comptoirs des Cotonniers et Princesse Tam-Tam.
"J'aurais voulu nous implanter plus tôt à Paris", en 2007 ou 2008, "cela prend beaucoup de temps avant d'avoir l'autorisation", a-t-il indiqué. A terme, c'est "cinq à dix boutiques" Uniqlo "de grande taille" qu'il souhaite déployer à Paris, sans communiquer de date.
Le marché français de l'habillement, dont les ventes sont en berne avec la crise, est déjà très concurrentiel avec la présence en force de l'américain Gap, du suédois H & M ou de l'espagnol Zara.
"Je pense qu'il y a beaucoup de place" pour un nouvel acteur, objecte Tadashi Yanai. "H & M ou Zara vendent simplement de la mode. Nous sommes différents, nous proposons des vêtements de haute qualité". Selon lui, les concurrents sont plutôt "l'automobile, les voyages, le téléphone portable"...
Pour Evelyne Chaballier, directrice des études économiques et prospectives à l'Institut français de la mode (IFM), "ils apportent de la nouveauté", alors qu'on n'en a pas vu beaucoup dans le prêt-à-porter de masse récemment.
Ils sont "moins dans la mode pointue avec un renouvellement effréné, davantage dans cette notion de gamme de coloris très intéressante, là où aujourd'hui pour trouver le pull de telle ou telle couleur, on est obligé de faire plusieurs magasins", souligne-t-elle.
Uniqlo met également en avant la technologie appliquée à ses vêtements, comme sa gamme "Heattech", "une matière spécifique qui émet de la chaleur avec un tissu très fin", et dont il "a vendu 28 millions de pièces au Japon l'année dernière", ou encore un manteau qui pèse 270 grammes, explique Tadashi Yanai.
"Notre philosophie", c'est que "un chemisier, une veste, un pull, ce ne sont que des pièces détachées que la personne utilise en combinaison pour exprimer sa personnalité. C'est pourquoi nous cherchons à vendre des vêtements très basiques, de haute qualité et tendance", indique-t-il.
Il vante aussi la qualité de service japonaise: "un vendeur à qui on a posé une question" est personnellement responsable pour répondre à ce client. Le magasin emploiera 300 personnes.