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"Ségur de la santé" : les blouses blanches en colère devant les hôpitaux

Plusieurs rassemblements ont eu lieu jeudi afin de réclamer "du fric pour l'hôpital public". Ces manifestations interviennent au quatrième jour du "Ségur de la santé" visant à concrétiser les hausses de salaires et de moyens promis pour les soignants en France.

À Paris, plusieurs centaines d'infirmiers, de médecins et d'aides-soignants se sont réunis devant l'hôpital Robert-Debré. Regroupés autour d'une banderole "Hospitaliers, usagers, tous unis pour la santé", ils ont appelé à "mettre la pression" sur le gouvernement pour obtenir des "hausses de salaires" et l'"arrêt des fermetures de lits" dans les hôpitaux.

Une "casserolade" (concert de casseroles, NDLR) a été organisée dans le cadre du mouvement "#JeDisColère".

"La crise dure depuis longtemps"

"La crise du coronavirus a mis en lumière les difficultés auxquelles les hôpitaux publics sont confrontés", mais "la crise dure depuis longtemps", a rappelé Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique de l'hôpital Robert-Debré et membre du Collectif inter-hôpitaux.

"Les personnels sont épuisés. Il faut des gestes forts de la part du gouvernement dès les prochains jours, avant la mise en place de véritables négociations", a insisté le praticien, qui juge "urgent" de "sortir l'hôpital public de ce marasme".

Plusieurs rassemblements ont eu lieu au même moment devant d'autres hôpitaux, notamment à la Pitié-Salpêtrière (Paris) ou Avicenne (Bobigny), où les manifestants ont brandi des pancartes "Pas de retour à l'anormale" et "Plus d'effectifs, plus de lits".

"On veut faire notre travail dans de bonnes conditions", a déclaré Marc Paulin, membre du collectif des Blouses blanches, qui a pris la parole devant les manifestants, équipés de pancartes "Des salaires, pas la misère" ou "Bas les masques".

Dans la matinée, une manifestation a également été organisée à l'appel de la CGT devant le siège de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pour "exiger des comptes" après la crise du nouveau coronavirus.

"On ne veut pas de grand bla-bla, M. Macron"

"Après cette pandémie, nous, ce qu'on veut, c'est faire un véritable état des lieux (...). On ne peut plus revenir au système de santé en France comme il était il y a quelques mois", a expliqué à l'AFP Franck Moubeche, aide-soignant et délégué CGT.

Un message relayé par Yolande Ho A Tchung, infirmière à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil : "Les horaires variables, les heures supplémentaires qui ne sont pas retenues, pas comptabilisées, on ne veut plus ça. On veut pouvoir prendre nos repos."

Ces manifestations surviennent alors que le "Ségur de la santé" est entré jeudi dans son quatrième jour. Cette concertation, destinée à améliorer les conditions de travail des soignants, doit déboucher sur des propositions concrètes mi-juillet.

"Il a fallu cette foutue épidémie pour que M. Macron organise le Ségur de la santé", a regretté le professeur Laurent Thines, du Collectif inter-hôpitaux, présent lors du rassemblement de Besançon. Avant d'appeler les soignants à "être vigilants" sur les résultats du Ségur : "On ne veut pas de grand bla-bla, M. Macron".

Avec AFP