Le chef de l'État brésilien, Jair Bolsonaro, a salué dimanche des centaines de personnes venues le soutenir devant le palais présidentiel, défiant les normes sanitaires de lutte contre le Covid-19, qui a tué plus de 16 000 personnes dans le pays selon les chiffres officiels.
Jair Bolsonaro ne l'a jamais caché : il est contre le confinement et les mesures de distanciation sociale mises en place pour lutter contre le Covid-19 au Brésil. Dimanche 17 mai, le président brésilien en a fait la démonstration une fois de plus, en haranguant ses partisans venus le soutenir devant le palais présidentiel, à Brasilia, au mépris des normes sanitaires.
"C'est très gratifiant de recevoir une manifestation de soutien (...), ça nous renforce", a dit le dirigeant d'extrême droite après s'être approché de ses partisans regroupés derrière une barrière métallique.
L'épisode a été diffusé sur les réseaux sociaux par les comptes du président, qui portait un masque et était accompagné de plusieurs ministres.
Plus de 16 000 morts du Covid-19
Jair Bolsonaro a continué ce week-end à critiquer les mesures de confinement et à prôner l'usage de l'hydroxychloroquine, sans un mot sur les victimes de l'épidémie. Le Brésil est le quatrième pays du monde en ce qui concerne le nombre de personnes infectées (241 080) et compte officiellement 16 118 morts, des chiffres que les scientifiques jugent largement sous-estimés par rapport à la réalité.
Plusieurs gouverneurs et maires ont alerté sur un système de santé publique au bord de l'asphyxie et défendent les mesures de confinement. Et c'est leur autorité qui s'applique : la Cour suprême a affirmé le mois dernier que les autorités locales avaient la haute main pour décider des mesures de lutte contre l'épidémie.
Une décision qui ne plaît pas à tous. Lors de manifestations en faveur de Jair Bolsonaro, qui ont eu lieu dans la capitale mais aussi à Rio de Janeiro et Sao Paulo, certains ont réclamé une reprise en main militaire et la fermeture du parlement. Des appels condamnés par six anciens ministres brésiliens de la Défense. "Tout appel et toute sollicitation aux institutions armées en vue d'une rupture de la légalité démocratique (...) mérite la condamnation la plus véhémente", est-il écrit dans un texte signé par des ministres des présidents Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), Dilma Rousseff (2011-2016) et Michel Temer (2016-2018).
Avec AFP