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Le déconfinement reporté à Mayotte où "le virus circule activement"

"Le virus circule activement" à Mayotte, obligeant le gouvernement à reporter le déconfinement de l'île, a annoncé lundi Édouard Philippe devant les sénateurs. Les interdictions d'arrivée dans tous les territoires d'Outre-mer seront maintenues "au-delà du 11 mai" avec "obligation de quatorzaine", a par ailleurs précisé le Premier ministre.

Si la date butoir du 11 mai reste en suspens en métropole, elle a déjà été repoussée à Mayotte. "Nous avons choisi de reporter le déconfinement", a déclaré lundi 4 mai le Premier ministre Édouard Philippe en présentant au Sénat sa stratégie de déconfinement. Un "point" sera fait le 14 mai "pour envisager l'assouplissement du confinement et en particulier le retour à l'école primaire le 18 mai", a-t-il ajouté.

"La prolongation du confinement est l'unique manière d'éviter la saturation d'un système hospitalier déjà très sollicité par l'épidémie de dengue, elle aussi mortelle pour les Mahorais", a expliqué le chef du gouvernement. Mayotte, qui "vient de passer en phase 3", comptabilisait lundi 686 cas, dont 6 personnes en réanimation et sept décès, selon la préfecture. Le dernier décès est celui de l'imam de la grande mosquée de Mamoudzou.

"Le virus circule activement sur l’ensemble du territoire, dans tous les villages et dans tous les milieux", alerte l'Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, qui appelle encore et toujours à respecter les mesures de confinement alors que des signes de relâchement se font ressentir.

"Aujourd'hui, il (le confinement) marche moins bien, car la moitié de la population a moins de 18 ans", a analysé lundi soir le préfet de Mayotte, Jean-François Colombet, sur la chaîne Mayotte la 1ère, précisant que le couvre-feu serait maintenu. Il a souligné que plusieurs centaines de personnes se sont rendues dans des mosquées et que les rassemblements de "murengué" (boxe traditionnelle mahoraise) continuaient de se développer.

Interdictions d'arrivée dans les territoires d'Outre-mer

Devant les sénateurs, Édouard Philippe a également annoncé que les interdictions d'arrivée dans les territoires d'Outre-mer seraient maintenues "au-delà du 11 mai", mais qu'un point d'étape serait effectué "début juin". "Seules les personnes ayant des motifs familiaux ou professionnels impérieux ou une obligation de santé pourront se rendre outre-mer" et elles "demeureront soumises à l'obligation de quatorzaine", a précisé le Premier ministre.

Édouard Philippe a précisé que le gouvernement profiterait "du déconfinement pour organiser le retour chez eux des étudiants ultramarins qui en ont exprimé le souhait". Dimanche, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, avait annoncé que ceux qui rentreraient seraient placés dans des "centres de quatorzaine", soit en arrivant sur leur territoire, soit en métropole avant leur départ. Chaque année, 40 000 étudiants ultramarins viennent étudier dans l'Hexagone.

Avec AFP