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Covid-19 : malgré les divisions, la Commission européenne chargée de présenter un plan de relance

La Commission européenne a été chargée jeudi soir par les 27 pays membres d'établir un plan de sortie de crise. Emmanuel Macron a déploré l'absence de consensus sur les transferts budgétaires vers certains pays.

Les 27 dirigeants de l'Union européenne ont chargé la Commission, jeudi 23 avril, de préparer un plan de sortie de crise, reportant à plus tard les décisions sur les efforts de solidarité, réclamés par les pays du Sud à ceux du Nord.

Ce plan devrait comprendre une proposition de budget pour la période 2021-2027, incluant un fonds pour relancer l'économie après la pandémie de coronavirus, selon des sources concordantes.

Selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, il devrait être présenté dans "la deuxième ou la troisième semaine de mai".

Mais le président français Emmanuel Macron a reconnu jeudi soir qu'il n'y avait "pas de consensus" entre les pays de l'UE sur des transferts vers "les régions et les secteurs" les plus touchés par la crise du nouveau coronavirus, alors que l’Italie et l'Espagne, qui ont le plus souffert de la pandémie, réclament davantage de solidarité aux pays du Nord.

Déclaration à l'issue du Conseil européen consacré à la lutte contre le COVID-19. https://t.co/RaA4qgPWZu

— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 23, 2020

Le président français a plaidé pour un vaste plan de relance comprenant "non seulement des prêts mais" aussi ces transferts financiers, estimant que "si on laisse tomber une partie de l'Europe, c'est toute l'Europe qui tombera".

Paris souhaite un plan de relance de l'ordre de 5 à 10 points de PIB (de 800 à 1 600 milliards d'euros) sur lequel, selon lui, il existe un accord de principe au sein de l'UE. Mais, sur les modalités, il souhaite l'émissions de dettes avec "une garantie commune" afin de financer "des transferts budgétaires vers une région ou un secteur particulièrement touchés, avec des règles et une gouvernance très claires et acceptées par tous".

"Si on laisse tomber une partie de l'Europe, c'est toute l'Europe qui tombera"

Là-dessus, "il n'y a pas de consensus aujourd'hui. Néanmoins, c'est une réponse que nous devrons fournir et je crois que notre Europe n'a pas d'avenir si vous ne savons pas apporter cette réponse", a-t-il lancé.

"Le marché unique profite à certains États ou régions qui sont les plus productifs parce qu'elles produisent des biens qu'elles peuvent vendre à d'autres régions. Si on abandonne ces régions, si on laisse tomber une partie de l'Europe, c'est toute l'Europe qui tombera", a-t-il prévenu, qualifiant "les pays qui bloquent" comme l’Allemagne et les Pays-Bas de pays "frugaux".

Ces derniers, moins touchés par le virus, rechignent à payer pour des États auxquels ils reprochent leur indiscipline budgétaire pendant les années de croissance.

La chancelière allemande, Angela Merkel, a toutefois promis jeudi, "dans un esprit de solidarité", des "contributions beaucoup plus importantes" de son pays au budget de l'UE, sur "une période limitée". Mais elle a de nouveau exclu toute mutualisation des dettes nationales, réclamée, sous des formes variées, par Madrid, Rome – qui a depuis modéré ses attentes – et Paris, ce que l'on a souvent résumé par le terme de "coronabonds".

Ce sommet qui a duré moins de cinq heures était un premier tour de table. Le plan de relance de l'économie européenne devrait atteindre, de l'avis de tous, plusieurs centaines de milliards d'euros.

Avec AFP