
Les tirs effectués dimanche par l'armée iranienne ont permis, selon la télévision d'État, de tester des missiles de moyenne portée et non des armes de courte portée, comme l'avait affirmé Téhéran après le début des manœuvres.
REUTERS - L'Iran a procédé au tir expérimental de missiles de moyenne portée, rapporte lundi la télévision d'Etat iranienne en langue anglaise Press TV.
Dimanche, Téhéran avait fait état du tir de deux missiles de courte portée - un missile sol-sol et un missile naval -, dans le cadre de manoeuvres militaires étalées sur plusieurs jours.
Ces exercices interviennent dans un contexte de tension avec l'Occident après la révélation cette semaine de la construction d'une deuxième usine d'enrichissement d'uranium sur le sol iranien.
"L'Iran a procédé avec succès au tir d'essai de missiles de moyenne portée Shahab à ogives multiples", a rapporté Press TV.
La chaîne a précisé qu'il s'agissait de Shahab 1 et 2 d'une portée de 300 à 700 km, ajoutant qu'un missile de plus longue portée serait tiré dans la journée de lundi.
La radio nationale iranienne avait déjà rapporté dimanche qu'un missile sol-sol de type Shahab 3, d'une portée d'environ 2.000 km, serait testé ce lundi.
Ce missile avait été tiré pour la dernière fois au milieu de l'année 2008. Selon des experts, il pourrait atteindre Israël ou des bases américaines dans le Golfe.
Ni les Etats-Unis ni son allié israélien n'ont écarté l'hypothèse d'une frappe pour s'opposer au développement d'un programme nucléaire militaire iranien en cas d'échec des négociations sur ce dossier. Téhéran assure que son développement du nucléaire ne vise que des objectifs civils.
L'Iran a déjà prévenu qu'il répondrait à toute éventuelle attaque en visant Israël et les intérêts américains dans la région et en fermant le détroit d'Ormuz, vital pour l'approvisionnement mondial en pétrole.
Gates préfère des sanctions à une action militaire
La révélation de l'existence d'une deuxième usine d'enrichissement d'uranium sur le sol iranien a accentué l'importance des discussions prévues jeudi à Genève entre les représentants de Téhéran et ceux du groupe des six puissances engagées dans les discussions sur le nucléaire iranien.
L'Iran a été sommé par le président américain Barack Obama de s'expliquer sous peine de subir de nouvelles sanctions et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a prévenu que Téhéran serait "mis à l'épreuve" le 1er octobre sur ses intentions.
Le chef du Pentagone, Robert Gates, a toutefois souligné dimanche que des sanctions, en cas d'échec de la voie diplomatique, seraient préférables à une frappe militaire.
Le secrétaire à la Défense a évoqué la possibilité de mesures de rétorsion visant le système bancaire, les biens d'équipement ou la technologie gazière et pétrolière.
"Il y a encore une palette d'options disponible", a-t-il dit en ajoutant que de nouvelles sanctions pourraient se révéler plus efficaces que les précédentes en raison des "profondes fissures" qui sont apparues après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin dernier.