
Avec le confinement, les sans-abri se retrouvent confrontés à un quotidien "encore plus dur" car ils voient se raréfier les distributions alimentaires ou les passages d'équipes médicales. Nombre de centres d'accueil ont également fermé leurs portes.
L'Insee recensait 150 000 personnes sans domicile en France dans sa dernière enquête datant de 2012. Selon les associations qui leur viennent en aide, ce chiffre est largement sous-évalué et avoisinerait en réalité les 250 000.
Face au coronavirus, le gouvernement a prolongé de deux mois la trêve hivernale jusqu'à fin mai, de quoi suspendre les expulsions et éviter aux 14 000 personnes logées en centres d'hébergement d'urgence de se retrouver à la rue.
Ont également été progressivement ouvert les fameux "centres de desserrement", destinés aux sans-abris contaminés par le coronavirus. Le gouvernement a en outre promis une plateforme pour recenser les volontaires souhaitant remplacer les bénévoles confinés.
Dans l'immédiat, de nombreuses associations ont dû renoncer à leurs activités, comme les maraudes quotidiennes. Et nombre d'entre elles jugent insuffisantes les mesures adoptées. Elles affirment que les sans-abri encourent "le risque de mourir de faim". Beaucoup réclament une réquisition des innombrables hôtels actuellement vides pour qu'ils puissent se confiner en sécurité, plutôt que dans ces centres où ils dorment parfois à plusieurs et où des dizaines de cas ont déjà été confirmés.