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Les États-Unis sont passés à une nouvelle étape face à la pandémie de Covid-19, et Donald Trump s'est présenté mercredi comme un président "en temps de guerre".

Donald Trump, qui avait initialement minimisé la pandémie de Covid-19, se dit désormais en guerre contre la pandémie. "Toutes les générations d'Américains ont été appelées à faire des sacrifices pour le bien de la nation", a-t-il déclaré mercredi 18 mars, en rappelant la mobilisation des Américains pendant la Seconde Guerre mondiale.

"Maintenant, c'est notre tour. Nous devons nous sacrifier ensemble, car nous sommes tous ensemble là-dedans, et nous en sortirons ensemble", a-t-il ajouté. Il s'est comparé à "un président en temps de guerre", face à un "ennemi invisible".

La première puissance mondiale, qui a beaucoup tardé à lancer les tests au Covid-19, compte désormais plus de 7 700 cas confirmés et 118 morts. Deux premiers élus du Congrès ont annoncé être infectés.

Fermeture de la frontière canadienne

En réaction, le président américain a annoncé une fermeture de la frontière avec le Canada, son deuxième partenaire économique, sauf pour les déplacements jugés essentiels et les marchandises. Il a dit espérer pouvoir la rouvrir dans 30 jours.

Mercredi soir, Donald Trump a par ailleurs promulgué un plan d'aide sociale de 100 milliards de dollars pour les travailleurs touchés par l'impact de l'épidémie.

Un navire-hôpital, le USNS Comfort, avec quelque 1 000 chambres, doit aussi être envoyé dans le port de New York. L'État de New York, l'un des plus touchés avec plus de 2 300 cas et 20 morts, pourrait avoir besoin de 110 000 lits d'ici 45 jours, contre une capacité limitée à 53 000 actuellement. Le Corps des ingénieurs de l'armée (US Army Corps of Engineers), qui dépend également du ministère de la Défense, va lui aussi entrer en action.

Secteur industriel mobilisé

Le président américain a en outre indiqué qu'il allait invoquer le Defense Production Act, une loi qui date de la guerre de Corée et permet de mobiliser le secteur industriel privé pour les besoins de la sécurité du pays.

Alors que beaucoup de petites entreprises sont déjà à l'arrêt et de nombreux employés au chômage forcé, le pays s'inquiète de plus en plus des conséquences économiques de cette crise mondiale sans précédent.  

Les constructeurs automobiles américains General Motors, Ford et Fiat Chrysler ont annoncé suspendre leur production de voitures en Amérique du Nord, au moins jusqu'au 30 mars. Mercredi, Donald Trump a toutefois estimé que l'hypothèse d'un taux de chômage de 20 % aux États-Unis, évoqué la veille par son secrétaire au Trésor devant le Congrès, était seulement "dans le pire des plus sombres scénarios". Le taux actuel de est de 3,5 %.

Plan de relance

Pour réduire le choc, Donald a ordonné mercredi la "suspension" des expulsions et des saisies immobilières, une mesure déjà prise dans certains États comme New York ou la Californie.

Le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, négociait toujours mercredi un gigantesque plan de relance économique de 1 300 milliards de dollars. Ce plan comprend des mesures phares, telles que l'envoi de deux chèques de 1 000 dollars chacun à de nombreux Américains ou encore l'octroi de 300 milliards de dollars pour les petites entreprises "pour assurer la continuité de l'emploi" et 150 milliards pour d'autres secteurs fragiles tels que le tourisme et l'hôtellerie, selon le Washington Post. Pour le seul secteur du transport aérien, qui pourrait connaître une contraction pire qu'après les attentats du 11-Septembre, la Maison Blanche propose une aide de 50 milliards.

Avec AFP