
La Bourse de Paris a connu jeudi la plus forte chute de son histoire, clôturant à -12,28 %, dans un marché financier affolé par la propagation du Covid-19 – officiellement entré en phase pandémique –, par son impact sur l'économie mondiale et par l'annonce surprise de Donald Trump d'une suspension pour trente jours de l'entrée aux États-Unis des voyageurs en provenance d'Europe.
Dans le rouge et pas qu'un peu. La Bourse de Paris a enregistré la plus forte chute de son histoire, jeudi 12 mars, clôturant à -12,28 %, dans un marché financier affolé par la propagation du Covid-19 et son impact sur l'économie mondiale. Les investisseurs n'ont pas été non plus rassurés par la décision du président américain Donald Trump de suspendre les vols de la quasi-totalité des pays européens vers les États-Unis.
L'indice CAC 40 a plongé de 565 points pour finir à 4 044,26 points. À titre de comparaison, il avait perdu 7,3 % le 11 septembre 2001 après les attentats aux États-Unis, et 7,7 % le 10 octobre 2008, en pleine crise des subprimes.
Plus tôt, les Bourses asiatiques avaient également été douchées par l'évolution de la situation sanitaire, tandis que les prix du pétrole, déjà en forte baisse à cause de la "guerre des prix" lancée plus tôt dans la semaine par l'Arabie saoudite, continuaient à s'effondrer.
Si la confirmation par l'Organisation mondiale de la santé que la propagation du Covid-19 était officiellement entrée en phase pandémique a nourri le sentiment d'inquiétude des marchés, c'est essentiellement la prestation et les annonces du président américain qui semblent avoir fait plonger les Bourses mondiales. Peu après son allocution, l'indice Dow Jones perdait plus de 5 %, indiquant que Wall Street a estimé que Donald Trump avait échoué à délivrer un plan concret pour contenir le coronavirus.
Réaction de la BCE
La chute des Bourses européennes a été aggravée en début d'après-midi lors de la prise de parole de la directrice de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde. L'épidémie, "choc majeur" pour l'économie en zone euro, requiert une "réponse budgétaire ambitieuse et coordonnée", a estimé Christine Lagarde.
La directrice de la BCE renvoie ainsi la balle dans le camp des États, qui devront à la fois "assumer le défi sanitaire" et "limiter l'impact économique", après la série de mesures de soutien monétaire annoncées par la BCE.
"En particulier, des garanties sur les crédits sont nécessaires en complément et pour renforcer les mesures de politique monétaire annoncées aujourd'hui", a-t-elle détaillé.
L'entrée ou non de la zone euro en récession "va clairement dépendre de la vitesse, de la force et du caractère coordonné" de la réponse "de tous les acteurs", a insisté Mme Lagarde.
La zone euro fait face à la propagation rapide du nouveau coronavirus, qui bouleverse la vie quotidienne jusqu'au bouclage de régions entières et la fermeture de frontières.
Non seulement la pandémie touche les chaînes d'approvisionnement, "perturbant les plans de production dans le secteur manufacturier", mais "les mesures nécessaires de confinement" affectent bien plus largement l'activité, a souligné Mme Lagarde.
Les experts de la BCE prévoient 0,8 % de croissance en 2020 selon les projections publiées jeudi, contre 1,4 % attendu en décembre. Mais ces prévisions arrêtées au 24 février "ne sont plus à jour" et ne prennent pas en compte les plus récents développements de la maladie.
Avec AFP