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Londres et Rome annoncent des plans de plusieurs milliards contre le coronavirus

Le Royaume-Uni et l'Italie ont annoncé mercredi des plans de plusieurs milliards d’euros pour lutter contre le coronavirus et ses conséquences économiques, tandis que Berlin s'est dit prêt à abandonner sa règle du zéro déficit budgétaire pour faire face à la crise.

Le Royaume-Uni et l’Italie ont annoncé, mercredi 11 mars, des plans de plusieurs milliards d’euros pour faire face à l’aggravation de la crise du coronavirus.

Le ministre britannique des Finances Rishi Sunak a ainsi promis un plan de 30 milliards de livres (34,3 milliards d'euros) pour soutenir l'économie face à l'impact de l'épidémie de coronavirus. Le budget du gouvernement de Boris Johnson comprend "des mesures de soutien à l'économie de 30 milliards de livres pour protéger les Britanniques, les emplois et les entreprises", a déclaré le ministre devant le Parlement.

Dans le détail, 7 milliards aideront les travailleurs indépendants et les PME, 5 milliards le système de santé, qui s'ajoutent à 18 milliards d'autres mesures pour soutenir l'activité.

Ce plan fait suite à l’annonce surprise de la Banque d'Angleterre (BoE) d’abaisser ses taux à 0,25 % afin de stimuler l'économie britannique. Elle va aussi encourager les banques à prêter aux entreprises et aux ménages, anticipant un affaiblissement de l'activité les prochains mois.

En Italie, Rome a annoncé une enveloppe de 25 milliards d'euros pour lutter contre l'épidémie qui a fait plus de 600 morts dans le pays. Le pays entier est sous confinement pour enrayer la progression du virus, avec notamment l’interdiction de tous les déplacements qui ne seraient pas strictement liés au travail ou à des motifs de santé.

Londres et Rome annoncent des plans de plusieurs milliards contre le coronavirus

Les premières sanctions sont tombées mardi avec la verbalisation de 48 personnes qui participaient à un cortège funèbre en Sicile. Des hommes à la recherche de cigarettes ou de prostituées au milieu de la nuit ont également été verbalisés.

Berlin remet en question le dogme du zéro déficit

En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a laissé la porte ouverte à un déficit budgétaire lors d’une conférence de presse de son ministre de la Santé. Des mesures pour soutenir l’économie seront annoncées vendredi.

"Nous ferons ce qui est nécessaire" pour répondre à cette "situation extraordinaire", a promis la cheffe de gouvernement allemande, en citant des "experts" selon lesquels "60 à 70 %" de la population allemande pourraient à terme être infectés si aucun traitement ni vaccin ne sont découverts dans les prochains mois.

Angela Merkel, discrète depuis le début de la crise et à laquelle le quotidien Bild enjoignait mercredi matin de "faire preuve de leadership", a expliqué que mettre fin à la propagation du Covid-19 passait "en premier", avant le respect des règles budgétaires.

Les conséquences économiques et sociales commencent en effet à se faire sentir dans un pays déjà confronté à une baisse de sa croissance et à un essoufflement de son modèle.

La ville de Berlin, comme celle de Hambourg, ont ainsi annulé pour le mois à venir concerts et représentations. Des mesures similaires ont été prises dans nombre des 16 régions allemandes. Plusieurs entreprises tournent au ralenti.

En France, deuxième pays le plus touché en Europe, l'exécutif prépare les esprits à une accélération de l'épidémie mais exclut pour l'instant des mesures de confinement aussi drastiques qu'en Italie.

La contagion, qui touche le gouvernement avec un ministre contaminé, approche du "stade 3" épidémique. Le président Emmanuel Macron fera une déclaration télévisée jeudi à 20 h sur la crise du coronavirus, à l’occasion de laquelle le chef de l’État devrait donner plus de précisions sur les mesures pour lutter contre le coronavirus et soutenir l’économie.

Avec AFP et Reuters