![Algérie : nouvelle prolongation de la garde à vue de militants et figures du "Hirak" Algérie : nouvelle prolongation de la garde à vue de militants et figures du "Hirak"](/data/posts/2022/07/25/1658723622_Algerie-nouvelle-prolongation-de-la-garde-a-vue-de-militants-et-figures-du-Hirak.jpg)
La garde à vue de quatre manifestants algériens, dont des figures du mouvement de la contestation contre le pouvoir, a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures, lundi 9 mars, "pour complément d'enquête". Les quatre militants avaient été interpellés samedi par la police lors d'une marche antirégime, en compagnie d'une trentaine de manifestants.
La garde à vue de quatre manifestants algériens, interpellés le 7 mars par la police lors d'une marche antirégime, a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures lundi, a indiqué une association de soutien aux détenus.
La garde à vue a été prolongée "pour complément d'enquête pour Khaled Drareni, Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Toufik Hassani", a confié à l'AFP Kaci Tansaout, porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Samir Benlarbi et Khaled Drareni sont deux figures du "Hirak", le mouvement de contestation populaire qui secoue l'Algérie depuis plus d'un an. Le premier est un militant de la société civile et le second un journaliste indépendant, correspondant en Algérie de l'ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a réclamé sa libération.
Tous avaient été interpellés samedi pour "attroupement non armé", en compagnie d'une trentaine de manifestants, alors qu'ils participaient à une marche à Alger.
"Ce prolongement de garde à vue est légal mais non justifié au vu des faits qu'on leur reproche" à ce jour, a précisé à l'AFP Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) et membre du collectif de défense.
Les autres personnes interpellées samedi ont été relâchées le lendemain et devront comparaître pour leurs procès en avril.
Plusieurs dizaines de personnes restent en détention
Près de 300 manifestants avaient tenté de défiler samedi dans le centre d'Alger, mais ils avaient été dispersés par la police, selon un journaliste de l'AFP.
Les marches du "Hirak" se déroulent habituellement chaque vendredi mais des appels à défiler aussi le samedi ont été relayés sur les réseaux sociaux.
#Algérie @khaleddrareni le correspondant de @RSF_inter passera sa 2ème nuit en prison sur decision du procureur de la République après son arrestation alors qu'il couvrait une manifestation @Rsf_inter exprime tout son soutien à @khaleddrareni et réitère son appel à sa libération pic.twitter.com/XbVHKkdeRi
— RSF_Afrique-du-Nord (@RSF_NordAfrique) March 8, 2020Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent.
Parallèlement, la justice algérienne multiplie les renvois de procès pour les opposants.
"Nous n'allons pas nous taire devant cette nouvelle stratégie de renvoi de procès (...) et nous n'allons pas nous taire contre ces gardes à vue prolongées, contre ces arrestations arbitraires et condamnations d'innocents et nous n'allons pas nous taire contre cet acharnement", a écrit lundi le CNLD sur sa page Facebook.
Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le "Hirak" exige le changement du "système" en place depuis l'indépendance en 1962.
Avec AFP