
"Aujourd’hui, je suspends notre campagne pour la présidence". Jeudi, la sénatrice du Massachussets Elizabeth Warren a annoncé à son équipe de campagne son retrait de la course à la primaire démocrate en vue de l'élection présidentielle américaine. Elle n'a, pour l'heure, pas précisé si elle soutenait un autre candidat.
Le retrait semblait inévitable depuis son revers cuisant lors du "Super Tuesday". Favorite il y a encore quelques mois, Elizabeth Warren a annoncé à son équipe de campagne, jeudi 5 mars, qu'elle se retirait de la course à la primaire démocrate. "Je veux que vous l’appreniez par moi : aujourd’hui, je mets un terme à notre campagne pour la course à présidence."
À 70 ans, la progressiste avait grimpé jusqu'au sommet des sondages à l'automne avant de retomber. Lors du "Super Tuesday", la sénatrice n'a remporté aucun des 14 États mis en jeu. Pire : elle a même perdu dans son fief du Massachusetts, où elle a terminé à la troisième place, derrière les désormais grands favoris, Joe Biden et Bernie Sanders.
"Le combat va peut-être prendre une nouvelle forme"
"Dans cette campagne, nous avons été prêts à nous battre", a-t-elle déclaré à son équipe de campagne, selon un texte communiqué à l'AFP. "Et je peux citer un milliardaire qui a été empêché d'acheter cette élection", a-t-elle déclaré, en référence à ses attaques remarquées lors d'un débat télévisé à l'encontre de l'ex-maire de New York Michael Bloomberg.
"Le combat va peut-être prendre une nouvelle forme aujourd'hui, mais je ferai partie de ce combat, et je vous veux dans ce combat avec moi", a-t-elle déclaré. Elizabeth Warren doit s'exprimer devant la presse à la mi-journée jeudi, depuis le Massachusetts.
La question est désormais de savoir si elle apportera ou non son soutien à l'un des deux candidats restants en mesure de remporter l'investiture : Bernie Sanders, avec lequel elle partage beaucoup d'idées marquées très à gauche, ou l'ex-président modéré Joe Biden, qui a récupéré sa position de favori ces derniers jours.
Le soutien de cette ancienne professeure en droit, pourfendeuse de Wall Street, qui dispose d'un grand réseau de volontaires et partisans très motivés, est en effet très courtisé. Elle était la dernière femme figurant parmi les candidats favoris dans les primaires démocrates, dans une course qui avait pourtant débuté avec une diversité record chez les candidats.
Combative, très disciplinée dans sa campagne, elle se targuait d'avoir "un projet" pour toutes les grandes questions et espérait pouvoir rassembler les ailes gauche et plus centriste du parti.
La cible des républicains
Ancienne électrice républicaine, née de parents modestes, Elizabeth Warren a été visée sans relâche par les piques de républicains, Donald Trump en tête, sur les origines amérindiennes qu'elle a longtemps revendiquées et qui se sont révélées être en fait très diluées.
Le président républicain a d'ailleurs commenté rapidement son départ en employant de nouveau l'un des sobriquets qu'il aime distribuer. "Elizabeth 'Pocahontas' Warren, qui n'allait nulle part (...), vient juste de quitter la primaire démocrate... trois jours trop tard", a-t-il tweeté en affirmant qu'elle avait empêché ainsi Bernie Sanders de remporter plusieurs États.
Elizabeth “Pocahontas” Warren, who was going nowhere except into Mini Mike’s head, just dropped out of the Democrat Primary...THREE DAYS TOO LATE. She cost Crazy Bernie, at least, Massachusetts, Minnesota and Texas. Probably cost him the nomination! Came in third in Mass.
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) March 5, 2020La politicienne, qui a misé sa campagne sur la lutte contre la corruption et la régulation de l'économie, a remercié tout son staff pour les sacrifices personnels. "Je sais à quel point vous avez tous travaillé dur."
Avec AFP