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Réforme des retraites : l'Assemblée adopte le deuxième volet

Le volet organique de la réforme des retraites a été adopté, jeudi, dans l'Hémicycle, marquant la fin d'un premier marathon parlementaire. Dans le même temps, quelques milliers de personnes se sont mobilisées dans plusieurs villes de France pour réclamer son retrait.

Le projet de réforme des retraites continue sa route. Deux jours après l'adoption en première lecture du volet principal via le recours au 49.3, les députés ont voté, jeudi 5 mars, le projet de loi organique par 98 voix contre une.

Mais la colère ne faiblit pas pour autant. Les oppositions de gauche ont dénoncé une "mascarade", puis les députés LR, faute de vote solennel, avaient quitté l'Hémicycle avant le scrutin.

"Le 49.3 ne nous fait pas peur"

Dans la rue, la mobilisation se poursuit. Des milliers de personnes se sont rassemblées, jeudi, dans plusieurs villes de France pour réclamer son retrrait. À Marseille, près de 2 000 personnes sont descendues dans les rues, selon la police. "On y est depuis le 5 décembre et on va continuer jusqu'au retrait de la loi. Et le 49.3 ne nous fait pas peur", a assuré Marie-Ange Darbas, employée d'une crèche.

Pour Rémy Valent, professeur des écoles à Miramas, à une soixantaine de kilomètres de Marseille, il est important de montrer son opposition contre "cette réforme passée en force avec le 49.3" et "que les gens n'ont pas si peur du coronavirus. On a le masque, mais c'est pas contre le virus, mais contre M. Macron."

À Lille, des centaines de personnes - 900 selon la préfecture du Nord, 2 500 selon la CGT - ont défilé. Dans la matinée, l'Institut d'études politiques (Sciences-Po) a été bloqué par une poignée d'étudiants. On ne battra pas en retraite", pouvait-on lire sur une banderole accrochée sur des barrières entassées avec des poubelles devant l'établissement. Tous les cours ont été annulés.

"Ce n'est pas parce que c'est passé à l'Assemblée que ça va s'appliquer"

"Il y a l'exemple de 2006 avec le CPE : ce n'est pas parce que c'est passé à l'Assemblée que ça va s'appliquer. On mettra tous les moyens nécessaires pour faire retirer cette réforme", a déclaré à l'AFP Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l'UD-CGT Nord, qui a appelé à poursuivre les manifestations tous les jeudis.

Selon lui, le gouvernement adopte une attitude "totalitaire" avec le recours au 49.3. "On n'a pas besoin de changer de pays pour aller voir en dictature : on y est déjà en partie. On le voit à l'Assemblée nationale, mais surtout dans les manifestations : depuis plus d'un an, ce sont des yeux éborgnés, des militants et citoyens matraqués, gazés, attaqués sur leurs droits, on glisse vers la dictature", a-t-il dénoncé.

Une manifestation a rassemblé à la mi-journée entre 1 600 et 4 000 personnes à Lyon, sous une pluie battante, selon les chiffres de la préfecture du Rhône et de la CGT. À Rennes, plusieurs centaines de manifestants ont battu le pavé - 720 selon la police et 1 200 selon les syndicats.

Avec AFP