Lundi se tient en Israël le troisième scrutin législatif en moins d'un an, après deux élections qui n'ont pas réussi à désigner de vainqueur. Malgré ses ennuis judiciaires, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est au coude-à-coude avec son adversaire du parti centriste Bleu-Blanc, Benny Gantz. La participation sera un enjeu décisif.
Les Israéliens se rendent aux urnes pour la troisième fois en un an, lundi 2 mars. Le Premier ministre et chef du Likoud, Benjamin Netanyahu, affronte de nouveau Benny Gantz, chef de la formation centriste Bleu-Blanc, avec qui il est arrivé à quasi-égalité en avril et en septembre 2019.
Pour la première fois de l'histoire de l'État hébreu, un chef de gouvernement mène une campagne électorale en dépit d'une inculpation, de surcroît pour corruption, malversation et abus de confiance. Un procès doit s'ouvrir deux semaines après les élections de lundi.
Annoncée en novembre, l'inculpation de Benjamin Netanyahu devait déloger le Premier ministre, dont une partie de la presse locale pronostiquait la fin du règne, le plus long de l'histoire du pays.
"Un tiers des électeurs qui se disent de droite ne sont vraiment pas à l'aise (avec cette inculpation)", note Yohanan Plesner, président de l'Institut démocratique d'Israël, un centre d'analyse à Jérusalem. "Mais en même temps cela ne se traduit pas dans les intentions de vote, car l'affiliation (au Likoud, parti de Benjamin Netanyahu) reste forte", ajoute-t-il.
Les derniers sondages placent une nouvelle fois Benjamin Netanyahu et Benny Gantz sur un pied d'égalité.
L'enjeu de la participation
Si les appuis respectifs des deux principaux candidats restent stables, et le nombre d'indécis limité, la grande inconnue demeure le taux de participation, d'où l'importance pour les partis d'amener les électeurs jusqu'au bureau de vote.
Benny Gantz a organisé des meetings en grande pompe : DJ, musique techno, effets pyrotechniques, lasers, spots de campagne sur grand écran, où le candidat apparaît aux côtés des présidents américain et français Donald Trump et Emmanuel Macron. Bleu-Blanc souhaite galvaniser ses partisans, afin qu'ils convainquent à leur tour des électeurs d'aller voter.
Les partis ultra-orthodoxes, alliés de l'actuel Premier ministre, ont eux montré leur capacité à se rendre en masse aux urnes, terminant notamment en première place en septembre dans la conservatrice Jérusalem.
Le facteur coronavirus
Un défi de taille pour Benny et ses alliés de gauche, dont les électeurs, concentrés dans la libérale Tel Aviv, sont jugés plus imprévisibles.
Défiant les pronostics, la participation avait progressé d'avril à septembre dernier (+1,5 point) pour s'établir à environ 70 % dans le pays.
Cette fois, les partis devront convaincre les électeurs de se déplacer malgré des craintes liées au nouveau coronavirus.
"Je crois que certaines personnes n'iront pas voter à cause de cela", estime Kal Oppenheimer, partisan de Benny Gantz qui dit craindre la propagation de "fausses nouvelles" par SMS ou sur Internet, décourageant les électeurs de se rendre aux urnes.
À ce jour, sept cas de contamination au Covid-19 ont été confirmés en Israël.
Avec AFP