
Après dix-huit ans de guerre, les Taliban et les États-Unis ont signé samedi un accord de paix historique. Il ouvre la voie à un retrait des troupes américaines d'Afghanistan et à des négociations de paix directes et inédites entre Kaboul et les insurgés. Donald Trump a annoncé qu'il rencontrera bientôt les dirigeants Taliban.
Les États-Unis ont signé, samedi 29 février, un accord de paix avec les rebelles afghans Taliban. La délégation américaine, menée par le secrétaire d'État Mike Pompeo et le négociateur Zalmay Khalilzad, et celle des Taliban, menée par leur chef politique Abdul Ghani Baradar, ont paraphé ce document à Doha, au Qatar.
Cet accord prévoit le retrait "graduel et immédiat" des troupes américaines d'Afghanistan. Après une réduction initiale, qui verrait le nombre de soldats descendre à 8 600 sous 135 jours après la signature de l'accord, les États-Unis et leurs alliés "achèveront le retrait des forces restantes en Afghanistan sous quatorze mois", indique selon une déclaration conjointe des gouvernements américain et afghan.
Négociations avec Kaboul dès le 10 mars
Sont programmés également un échange de milliers de prisonniers entre États-Unis et les Taliban et des négociations de paix directes entre Kaboul et les insurgés.
Selon l'accord, "plus de 5 000 prisonniers (…) Talibans et plus de 1 000 prisonniers (parmi les forces afghanes soutenues par Washington) seront libérés d'ici au 10 mars, au premier jour des négociations interafghanes".

Trump va "recontrer personnellement" les dirigeants Taliban
"Si les Taliban ne respectent pas leurs engagements, ils perdront leur chance de s'asseoir avec les autres Afghans et délibérer de l'avenir de leur pays", a déclaré depuis Kaboul Mark Esper, le secrétaire à la Défense américain. "Les États-Unis n'hésiteraient pas à annuler l'accord", a-t-il-ajouté.
Plus tard dans la journée, le président Donald Trump a annoncé lors d'une conférence de presse qu'il rencontrerait "personnellement les dirigeants Taliban dans relativement peu de temps". Il a aussi avertit que "si les choses se passent mal, nous (l'armée américaine) y retournerons".
Avec AFP