À la une de la presse ce jeudi 20 février : dans un entretien au Figaro, le président algérien Abdelmadjid Tebboune assure être "prêt à aller loin pour moraliser le pays" alors que le mouvement du Hirak s'apprête à fêter son premier anniversaire. De l'autre côté de la frontière, la présentation d'un nouvel exécutif est synonyme de "dénouement" pour la presse tunisienne. En Iran, les électeurs vont-il entendre l'appel des autorités à aller voter vendredi pour contrer la politique de pression maximale des Américains ?
En Algérie, les célébrations du premier anniversaire du Hirak ont lieu officiellement dans deux jours, le 22 février. L'occasion pour El Watan de consacrer un dossier spécial à "l'incroyable année du Hirak", révolte née de la contestation à la candidature à un cinquième mandat d'Abdelaziz Bouteflika. Si les Algériens réclament le renouveau de toute la classe politique, le président élu en décembre, Abdelmadjid Tebboune, n'en est pas moins un ancien Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika. Dans un entretien à la une du Figaro, il dévoile sa feuille de route pour sortir de la profonde crise qui secoue le pays depuis un an et promet "d'aller loin pour moraliser le pays". El Moudjahid, journal proche du pouvoir, consacre ainsi sa une au premier chantier des réformes du secteur de la communication : encadrer juridiquement la presse électronique. Une nécessité face au "délabrement avancé et des dérives du paysage médiatique déstructuré (…) sacrifiant sur l'autel du mercantilisme débridé les valeurs fondamentales du noble métier d'informer en toute liberté et en toute indépendance dans la légalité", peut-on lire dans l'édito. La loi va donc "remettre de l'ordre dans un secteur névralgique (…) souffrant d'une absence de régulation."
En Tunisie, le quotidien La Presse salue la présentation d'un nouvel exécutif soutenu par Ennahda, qualifiée de "dénouement". Après l'échec du Premier ministre d'Habib Jemli en janvier dernier, l'annonce du gouvernement remanié d'Elyes Fakhfakh met met donc fin, selon ce quotidien, à un exercice périlleux pour toute la classe politique. Le journal Le Temps estime que "ça passe ou ça casse", la balle étant désormais dans le camp du Parlement, qui doit voter la confiance au gouvernement.
La presse iranienne a le regard tourné vers les législatives de vendredi. La hantise des autorités s'étale à la une de l'Iran Daily, qui relaie l'appel du président Hassan Rouhani à une participation massive à même de renforcer l'Iran contre les États-Unis. Le journal Khorasan titre sur des "empreinte digitales qui vont fixer le sort du peuple iranien". Une forte abstention conforterait la politique américaine de pression maximale sur l'Iran et pourrait même justifier de nouvelles sanctions.
Au Royaume Uni, The Independent met un coup de projecteur sur les modérés en Iran, qui craignent le jeu des urnes. Les rares candidats modérés autorisés à se présenter seront handicapés par les tensions avec les États-Unis. Les ultraconservateurs partisans d'une confrontation avec l'Occident sont donc les mieux placés pour s'imposer à l'issue du scrutin.