
À la une la presse, lundi 17 février, le 9e anniversaire de la révolution libyenne, sur fond de guerre civile, alimentée par l’ingérence des puissances étrangères. La réforme des retraites devant l’Assemblée nationale, en France, où la ministre de la santé Agnès Buzyn remplace Benjamin Griveaux pour les municipales à Paris. Et l’avenir du compost humain.
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À la une de la presse, le neuvième anniversaire de la révolution en Libye, où de multiples violations du cessez-le-feu et de l’embargo sur les armes continuent d’être commises, d’après l’ONU.
"La trêve ne tient plus qu’à un fil. Le peuple libyen continue de souffrir, et la situation économique de se détériorer, exacerbée par le blocus des installations pétrolières", a alerté dimanche l’adjointe de l’émissaire de l’ONU pour la Libye, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich. Une inquiétude partagée par Araby Al Jadeed, qui évoque "la malédiction du chaos" qui semble frapper la Libye. "Depuis des années, les Libyens sont à la merci des batailles politiques et militaires, soutenues par des armes et des interventions étrangères qui les empêchent d’atteindre les objectifs de leur révolution", accuse le quotidien panarabe de Londres. Nettement plus optimiste, le quotidien émirati The National assure, lui, que "des progrès ont été faits, pour un cessez-le-feu durable en Libye". Plusieurs nations, dont les Émirats arabes unis, les pays européens, la Russie et les États-Unis ont déclaré à l’issue de Conférence être "fermement décidées à prendre des mesures progressives pour favoriser la réconciliation", entre le gouvernement de Tripoli, dirigé par Fayez-al-Sarraj, et les forces du maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen. La Libye, où combattent désormais des membres de la Brigade Hamza, un sous-groupe de l’armée syrienne libre - une milice soutenue par la Turquie, selon le magazine allemand Der Spiegel, qui affirme que le président turc Recep Tayip Erdogan continue lui aussi d’envoyer "des armes et des hommes", pour soutenir le gouvernement de Tripoli.
En France, l’Assemblée nationale commence aujourd’hui l’examen de la réforme des retraites. La bataille parlementaire s’annonce longue et compliquée pour le gouvernement, qui va devoir venir à bout des quelque 41 000 amendements de l’opposition. L’exécutif dit ne pas vouloir recourir à l’article 49.3 pour accélérer le mouvement, d’après Les Echos, qui rappellent le contexte social "tendu" autour du projet de loi, avec une journée de grève dans les transports lundi et un appel des syndicats à manifester jeudi prochain. "La majorité macroniste à l’Assemblée va-t-elle ignorer l’avis majoritaire des citoyens ?", interpelle L’Humanité, qui fait état d’un récent sondage selon lequel 67 % des Français se déclarent favorables à un référendum sur la réforme des retraites. L’Huma, qui revient aussi à la une sur "le précédent Benjamin Griveaux". Le candidat de la majorité aux municipales à Paris a renoncé à se présenter, après les révélations, la semaine dernières, sur son intimité, une première dans l’histoire de la République française. "Le débat démocratique n’a rien à gagner à sombrer dans le caniveau", met en garde le journal.
Benjamin Griveaux sera remplacé par Agnès Buzyn, qui quitte son poste de ministre de la Santé. "En pleine crise, Macron propulse Agnès Buzyn à Paris" : comme la plupart des quotidiens français, Le Figaro fait part de ses doutes. "Si la ministre de la Santé avait raison de dire que le coronavirus ou la situation à l’hôpital – sans parler des retraites, dont elle a la tutelle - lui interdisaient de quitter le navire gouvernemental, faut-il voir dans sa désignation à Paris l’aveu qu’une urgence municipale prime sur les urgences sanitaires?", s’interroge le journal. "Buzyn au chevet de La République en marche", "Buzyn récupère le bousin" : selon Libération, le choix d’Agnès Buzyn signifie que "la conquête de Paris prime sur la bonne marche du pays", pour Emmanuel Macron et que "le réservoir de personnalités fortes aptes à porter les couleurs (du président) est désespérément vide". L’Opinion évoque un "pari à haut risque", à un mois du premier tour des municipales. "De toute évidence, Emmanuel Macron a su convaincre sa ministre que la crise que traverse La République en marche est bien plus grave que celles du coronavirus et de l’hôpital réunies. Paris vaut bien une faiblesse".
Pendant que la majorité se remet en marche à Paris, les enquêteurs cherchent à savoir ce qui se cache derrière la publication des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. Ce week-end, les policiers ont commencé les auditions de Piotr Pavlenski, un activiste russe réfugié politique en France depuis 2017, à l’origine de cette publication, de sa compagne, Alexandra de Taddeo, une étudiante en droit, à laquelle ces vidéos auraient été adressées en mai 2018, via des messageries privées, où elles devaient s’effacer au bout de quelques secondes, et de Juan Branco, présenté comme "un avocat d’extrême gauche" par Le Figaro. Tous trois sont mis en cause pour "atteinte à la vie privée", et le journal s’interroge, lui, sur "la conservation de ces images et leur diffusion deux ans plus tard, en pleine campagne électorale". Des faits qui "donnent à (cette) affaire l’apparence troublante d’une conspiration politique", selon le journal, qui estime que "si rien en permet à ce stade de mettre en cause "la main de Moscou", force est de constater que la méthode utilisée ressemble fort à celle du "kompromat", utilisée depuis longtemps par les services russes et soviétique". Le Parisien confirme que "rien n’étaye, à ce stade, la thèse d’une ingérence du Kremlin, malgré les différends judiciaires entre Griveaux et les médias russes". Interrogée par le journal, l’essayiste et spécialiste de la Russie Galia Ackerman, qui connaît Piotr Pavlenski, n’exclut pas, elle, que le militant ait pu servir "d’idiot utile".
On ne se quitte pas là-dessus. Ministre, candidat, ou simple quidam, chacun d’entre nous est appelé à devenir poussière, alors pourquoi ne pas en profiter pour fertiliser la planète ? The Guardian rapporte que l’État de Washington est devenu le premier Etat américain à autoriser le compost humain, la transformation des corps de défunts en compost. Une pratique dont je vous épargne les détails techniques, et qui a de l’avenir, d’après le quotidien britannique. Personnellement, je n’ai rien contre l’idée d’aller nourrir un jour quelques pissenlits et autres iris.
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