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Après un accueil houleux à l'aéroport international Simon Bolivar, mardi, à proximité de Caracas, Juan Guaido a tenu un meeting politique devant un demi-millier de personnes. La popularité de l'opposant à Nicolas Maduro semble s'éroder, malgré le soutien international dont il continue à bénéficier.

"Guaido, fasciste !", ont crié les travailleurs de la compagnie aérienne d'État vénézuélienne Conviasa, à l'adresse du jeune chef de file de l'opposition, Juan Guaido, rentré, mardi 11 février, à Caracas après sa tournée internationale de 23 jours, qui l'a mené en Colombie, ainsi que dans plusieurs pays européens, au Canada et aux États-Unis. Quelques instants auparavant, il avait été aspergé d'un soda par une employée de Conviasa. "Ce petit spectacle était prévisible", a réagi Juan Guaido en riant, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Des membres du corps diplomatique attendaient également l'opposant.

L'aura de l'homme providentiel qui entend détrôner le président Nicolas Maduro s'est érodée au fil des mois. Il y a un an, Juan Guaido s'était autoproclamé président par intérim du Venezuela, mais depuis, rien ne semble avoir changé. L'opposant est arrivé à l'aéroport international de Maiquetia, qui dessert Caracas, qu'il a ensuite quitté au milieu des invectives et échauffourées entre ses supporters, dont plusieurs députés, et des partisans du président vénézuélien Nicolas Maduro, selon des journalistes de l'AFP. 

Lors de sa tournée internationale, Juan Guaido a été reçu à la Maison Blanche par le président américain, Donald Trump, qui a promis de briser la "tyrannie" du président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro. Les États-Unis, principal allié de l'opposant, ont averti le pouvoir de Maduro que Juan Guaido devait pouvoir rentrer en toute sécurité au Venezuela après sa tournée.

Appel à de nouvelles manifestations

Les autorités loyales à Nicolas Maduro n'ont pas pris de mesures contre Juan Guaido à son retour au Venezuela. Mais le service de presse de l'opposant a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi qu'un de ses proches, qui voyageait avec lui, son oncle Juan Marquez, avait "disparu" après avoir été "retenu" par des fonctionnaires de l'aéroport. Juan Guaido est rentré à Caracas à bord d'un vol de la compagnie portugaise TAP, en provenance de Lisbonne, après avoir bravé, pour la deuxième fois, une interdiction de sortie du territoire émise par les autorités. 

Juan Guaido est ensuite monté à bord d'un véhicule blanc en direction de la capitale. "Nous sommes à Caracas. J'apporte l'engagement du monde libre, prêt à nous aider à retrouver la démocratie et la liberté (...) Le moment est arrivé", avait écrit l'opposant sur Twitter à l'atterrissage de son avion. "Aujourd'hui, plus que jamais, l'unité, la confiance et la discipline politique sont nécessaires", a ajouté le chef du Parlement, reconnu comme président par intérim du Venezuela par près de soixante pays, dont les États-Unis. 

Le chef autoproclamé du Parlement a ensuite participé à une réunion publique où il a appelé, devant environ 500 partisans, à de nouvelles manifestations contre le pouvoir. "Nous sommes venus ici pour travailler (...) pour faire tout ce qui est nécessaire pour atteindre l'objectif" de renverser Nicolas Maduro, a-t-il lancé.   

Chute de popularité de Juan Guaido

Lundi, le numéro 2 du régime, Diosdado Cabello, avait affirmé qu'il "ne se passera(it) rien" lorsque Juan Guaido rentrerait au Venezuela. "Personne ne sait quand va prendre fin sa promenade touristique. En vérité, cela ne nous touche pas (...) Il ne se passera rien. Il n'est rien et le rien ne peut rien provoquer d'autre que du rien", avait déclaré M. Cabello. 

En un an, la popularité du chef de file de l'opposition, qui tente, sans succès, depuis plus d'un an d'évincer Nicolas Maduro, a chuté, passant de 63 % à 38,9 %, selon le cabinet Datanalisis. Les tentatives récentes de l'opposant de remobiliser les Vénézuéliens pour manifester contre le gouvernement ont été un échec, alors que le pays traverse une profonde crise économique qui a poussé à l'exil 4,5 millions de personnes.

Avec AFP