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Ban Ki-moon, Barack Obama plaident pour le multilatéralisme

Le chef de l'ONU, Ban Ki-moon, et le présidentaméricain, Barack Obama, ont appelé les 120 chefs d'État et de gouvernement à une nouvelle ère de coopération multilatérale, lors de la 64e Assemblée générale des Nations unies.

Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a prononcé, son premier grand discours devant les Nations unies, à l’occasion la 64e Assemblée générale de l’organisation, mercredi à New York. Prenant ses distances avec les violentes querelles ayant marqué les deux mandats de son prédécesseur George W. Bush, le chef de l’Etat américain a appelé à une "nouvelle ère de coopération multilatérale" pour faire face aux défis de la planète.

"Parce qu’est venu le moment pour le monde de prendre une nouvelle direction, nous devons ouvrir une nouvelle ère de coopération multilatérale, basée sur un intérêt et un respect mutuels", a-t-il déclaré devant les 120 chefs d’Etat et de gouvernement réunis à la maison de verre.

Après avoir rappelé les actions américaines en matière climatiques, diplomatiques et humanitaires, Barack Obama a invité les Etats à prendre leurs responsabilités aux côtés des Etats-Unis pour tenter de résoudre les grandes problématiques mondiales, du réchauffement climatique à la prolifération nucléaire.

"Ceux qui ont l'habitude de réprimander l'Amérique pour son action solitaire dans le monde ne peuvent aujourd'hui rester de côté et attendre que l'Amérique résolve seule tous les problèmes du monde", a-t-il affirmé.

"Il est désormais temps pour chacun d'entre nous de prendre sa part de responsabilité dans la réponse globale aux défis mondiaux […] En toute honnêteté, nos actions ne sont pas au niveau de l’ampleur des défis auxquels nous sommes confrontés", a-t-il ajouté.

Volonté d’unité au sein de l’ONU, de multilatéralisme, de coopération internationale efficace… Le discours de Barack Obama s’est inscrit sur la même ligne que celui du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.

"Replacer le mot ‘uni’"

"Il est temps de replacer le mot ‘uni’ dans l’expression ‘Nations unies’, a déclaré Ban Ki-moon à l’ouverture de l’Assemblée générale. S’il y a jamais eu un bon moment pour agir dans un esprit multilatéral renouvelé, c’est bien maintenant."

L’ère Bush, entre 2001 et 2009, avait été marquée par des rapports particulièrement tendus des Etats-Unis avec les pays membres des Nations unies. Barack Obama n’a pas manqué d’égratigner la politique de son prédécesseur en déclarant : "Aucun Etat ne peut et ne doit chercher à dominer la scène internationale".

Barack Obama est le premier d’une série de chefs d’Etat appelés à s’exprimer devant l’Assemblée générale incluant, notamment, le numéro un français, Nicolas Sarkozy, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.

Premier discours de Mouammar Kadhafi à l’ONU

Invité à s’exprimer pour la première fois depuis son accession au pouvoir il y a 40 ans.à la tribune des Nations unies, le "Guide de la Grande Jamahiriya", fidèle à lui-même, s’est livré à une critique en règle de l’Organisation des Nations unies. Il a appelé à une égalité de traitement entre les pays membres, s’en prenant notamment aux cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine. Contrairement à eux, les 15 membres non-permanents du Conseil de sécurité, parmi lesquels la Libye, ne peuvent pas user d’un droit de veto.

"Le préambule de la Charte dit que toutes les nations sont égales qu'elles soient petites ou grandes, a-t-il déclaré, brandissant le petit livre bleu contenant le texte fondateur des Nations unies. Le veto est contraire à la Charte de l'ONU, l'existence de membres permanents est contraire à la Charte". Le leader libyen a également accusé les grandes puissances d’être à l’origine de nombreux conflits depuis 1945.

La présence de Mouammar Kadhafi à l’Assemblée générale de l’ONU était particulièrement attendue par les médias, après l’accueil triomphal réservé par Tripoli à Abdelasset al-Megrahi, l’agent jugé coupable de l’attentat de Lockerbie (Ecosse) en 1988 et libéré en août dernier par la justice écossaise.

Selon le correspondant de FRANCE 24 à New York, d’intenses manœuvres diplomatiques étaient en cours en coulisses pour quE Barack Obama n’ait pas à serrer la main du "Guide" libyen après l’Assemblée générale.