Face au scandale qu'a suscité une alliance avec l'extrême droite allemande, le dirigeant fraîchement désigné de l'État régional de Thuringe, Thomas Kemmerich, a quitté samedi son poste. Pour sa part, Angela Merkel a congédié un membre de son gouvernement ayant félicité le nouvel élu.
Thomas Kemmerich a mis fin à la controverse politique qui secoue l'Allemagne depuis mercredi. "J'annonce ma démission en tant que ministre-président de (l'État régional de) Thuringe avec effet immédiat", a-t-il déclaré samedi 8 février.
Thomas Kemmerich, élu du petit parti libéral FDP, avait été élu grâce aux voix coalisées de son mouvement, de l'extrême droite allemande et du parti conservateur de la chancelière Angela Merkel, engendrant une tempête politique.
Il avait déjà annoncé précédemment, au vu de la controverse, qu'il quitterait à terme ses fonctions mais refusait de donner une date ferme sur son départ. Il affirmait vouloir rester le temps de trouver une solution alternative.
Cette situation a suscité des critiques croissantes. Selon des médias allemands, le parti social-démocrate (SPD), partenaire des conservateurs d'Angela Merkel au sein de la coalition gouvernementale à Berlin, avait fait d'une démission immédiate du dirigeant de Thuringe une condition de leur maintien.
Merkel congédie un membre de son gouvernement
Les principaux dirigeants de cette coalition se sont rencontrés samedi après-midi à Berlin à la suite du séisme politique de Thuringe. À l'issue, ils ont demandé de nouvelles élections "rapidement" en Thuringe et refusé fermement toute alliance avec le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Samedi également, la chancelière Angela Merkel a annoncé avoir congédié Christian Hirte, secrétaire d'État du ministère de l'Économie et cadre du parti CDU en Thuringe.
Celui-ci s'était ostensiblement félicité mercredi dans un message sur Twitter de l'élection de Thomas Kemmerich. Le SPD avait réclamé sa tête, estimant qu'il n'était "plus tenable". La chancelière devait trancher dans le vif sous peine de voir sa coalition, déjà très fragile, exploser.
Avec AFP