Selon le dernier bilan publié samedi, le coronavirus de Wuhan a fait 722 morts en Chine. Un Américain infecté est décédé jeudi dans un hôpital de Wuhan, ville foyer de l'épidémie.
L'épidémie du coronavirus 2019-nCoV a fait sa première victime non chinoise, un Américain, tandis que Hong Kong commençait, samedi 8 février, à imposer des mesures de quarantaine drastiques pour tenter d'endiguer la propagation de la maladie.
Un Américain de 60 ans porteur du virus est décédé jeudi 6 février dans un hôpital de Wuhan, à l'épicentre de l'actuelle crise sanitaire, a révélé à l'AFP l'ambassade des États-Unis, sans fournir davantage de détails.
Un Japonais sexagénaire est également mort de pneumonie dans un hôpital de la ville, a indiqué le ministère japonais des Affaires étrangères, mais il a précisé qu'il était "difficile" de dire si sa maladie etait due au coronavirus.
L'épidémie continue de se propager ailleurs dans le monde. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires. Jusqu'à présent, seul deux décès liés au coronavirus ont été enregistrés hors de Chine continentale : un à Hong Kong et un aux Philippines. Il s'agissait de citoyens chinois.
Le bilan humain de l'épidémie s'approche désormais de celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002-2003.
Chauve-souris et pangolin
Alors que la piste d'un virus provenant de chauve-souris semble se confirmer, des scientifiques chinois ont annoncé que le pangolin, un petit mammifère, pourrait être "l'hôte intermédiaire" ayant, le dernier, transmis l'agent infectieux à l'être humain.
La diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission du nouveau coronavirus, ont indiqué des scientifiques vendredi suite à la publication de la dernière étude faisant état de patients avec des symptômes abdominaux et des selles liquides. La voie primaire de contamination serait celle des gouttelettes chargées de virus émanant de la toux d'une personne infectée.
L'épidémie a pris un tour politique vendredi avec la mort du docteur Li Wenliang, un ophtalmologue de Wuhan, la capitale du Hubei, qui avait donné l'alerte fin décembre après l'apparition du virus dans cette ville.
Avec d'autres, il avait été convoqué après ses révélations par la police, qui l'avait accusé de propager des rumeurs. Il fait désormais figure de héros national face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie. "C'est un héros qui a donné l'alerte au prix de sa vie", a écrit un de ses confrères wuhanais sur le réseau en ligne Weibo.
Enquête ouverte
Secoué par la colère populaire, le pouvoir central a annoncé l'ouverture d'une enquête sur "les circonstances entourant le docteur Li Wenliang".
Le président chinois Xi Jinping, relativement en retrait depuis le début de l'épidémie, a assuré vendredi à son homologue américain Donald Trump, au téléphone, que son pays était "entièrement capable" de vaincre le coronavirus. Il a aussi appelé les États-Unis à réagir "raisonnablement" à la crise, après que ce pays a interdit l'accès à son territoire aux étrangers passés par la Chine, d'après les médias publics.
"Nous avons surtout parlé du coronavirus (...) Ils travaillent très dur et je pense qu'ils font un travail très professionnel", a déclaré Donald Trump à la presse. Le gouvernement américain a ensuite annoncé avoir débloqué 100 millions de dollars pour aider la Chine et les autres pays touchés par le coronavirus.
Quarantaine
De nombreux États ont pris des mesures restrictives à l'encontre des personnes en provenance de Chine et déconseillé les voyages dans ce pays. Même à Hong Kong, une région semi-autonome, les autorités ont annoncé que les arrivants de la partie continentale du territoire chinois seraient automatiquement placés en quarantaine à partir de samedi, prévenant que tout contrevenant encourrait jusqu'à six mois de prison.
En Afrique, le Gabon a décidé de suspendre l'entrée sur son sol de tout passager venant de Chine.
Autre situation angoissante : des milliers de voyageurs et des membres d'équipage sont consignés sur deux navires de croisière en Asie. Au large du Japon, le Diamond Princess est maintenu depuis mardi en quarantaine après la confirmation de 61 cas à son bord. Quelque 3 700 personnes y sont cloîtrées dans leur cabine.
À Hong Kong, quelque 3 600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont trois anciens passagers ont été testés positifs. Et selon un communiqué des autorités japonaises, un autre paquebot, le Westerdam, est en route vers le Japon avec au moins un cas confirmé à son bord.
Avec Reuters et AFP