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Auschwitz : survivre aux travaux forcés et à la faim

À l’occasion des 75 ans de la libération du camp d’Auschwitz, France 24 vous fait découvrir l’histoire de ce lieu tristement célèbre. D'anciens prisonniers racontent les travaux forcés et la faim lancinante dont ils ont souffert.

Henri Borlant est rescapé d'Auschwitz. Il raconte à France 24 les conditions de vie dans le camp :

"Le matin, on avait dans une gamelle une boisson chaude, c'est-à-dire une infusion. Les Polonais appelaient cela irbata ou tchaï, on appelait ça du thé. Je ne sais pas ce que c’était. Et puis à midi, on avait la soupe sur le lieu de travail. Donc, on s’arrêtait à midi. On ramenait de la soupe dans des tonneaux. On nous distribuait la soupe. Quand on avait de la chance, on avait le fond du tonneau. Quand on n’avait pas de chance, on avait le dessus et à ce moment-là, c’était plutôt de la flotte."

"Ce que je ne peux oublier"

Sarah Montard a connu, elle aussi, l'enfer d'Auschwitz. Elle témoigne auprès de France 24 du travail forcé dont elle a souffert :

"En septembre, il y avait les labours et c’était nous qui tirions la charrue. Nous ne faisions pas des sillons tellement droits et pour ça, je me rappelle, nous étions battues, évidemment. C’était nous qui faisions vraiment tout. Un vrai travail d’homme. C’était très très dur.

Nous partions par colonnes de 500. Nous avons marché trois jours et trois nuits pratiquement. Partir sans rien. Des hommes et des femmes étaient abattus en fin de colonne, dans la mesure où ils ne pouvaient pas marcher. Et moi, ce que j’ai surtout en mémoire et que je ne peux oublier, ce sont ces hommes et ces femmes sur le bord de la route qui étaient morts. Ils avaient été tués, soit d’une balle dans la tête par un SS, soit parce qu'ils avaient dû marcher pieds nus pendant des heures et qu'ils étaient tombés comme en prière, les jambes gelées."