Cédric Villani, candidat à la mairie de Paris, a été exclu de LREM pour avoir refusé de s’éclipser au profit de Benjamin Griveaux dans la course à la mairie de Paris. Le mathématicien a dit vouloir "rester fidèle aux Parisiennes et Parisiens".
L’homme à la broche araignée fera finalement cavalier seul pour les élections municipales. Le candidat à la mairie de Paris Cédric Villani a refusé, dimanche 26 janvier, de "se rapprocher de Benjamin Griveaux", comme le lui a demandé Emmanuel Macron.
Le mathématicien a dit préférer "rester fidèle aux Parisiennes et Parisiens", plutôt que jouer "l'appartenance à un appareil politique": "Ma campagne pour Paris continue en toute indépendance", a-t-il lancé à sa sortie de l'Élysée, après plus d'une heure d'entretien avec le chef de l'État.
Communiqué de presse : Cédric Villani maintient sa candidature indépendante à la Mairie de Paris. pic.twitter.com/34XuonY3Nl
— Cédric Villani (@VillaniCedric) January 26, 2020Stanislas Guerini, délégué général de la République en marche, a réagi dès lundi matin sur Radio classique aux propos de Cédric Villani. "Je demanderai mercredi soir à mon bureau exécutif d'acter le fait qu'il n'est plus adhérent de la République en marche", a-t-il déclaré.
Après plusieurs mois de campagne parallèle des deux candidats issus des rangs de LREM, de nombreuses voix dans l'entourage du président s'étaient élevées pour qu'il intervienne en faveur de Benjamin Griveaux.
Cédric Villani a préféré rompre de lui-même, au grand dam du parti présidentiel. Et ce, au risque de rendre encore plus difficile une victoire à Paris, ce dont témoigne le dernier sondage Odoxa-CGI pour Le Figaro, paru dimanche. Il place Benjamin Griveaux en troisième position (16 %), loin derrière Anne Hidalgo (23 %) et Rachida Dati (20 %), tandis que Cédric Villani se place cinquième (10 %), derrière l'écologiste David Belliard (14,5 %).
"Des divergences de point de vue"
Baptiste Fournier, le directeur de campagne de Cédric Villani, a indiqué que le candidat "[prenait] acte de l'annonce d'exclusion de LREM faite par Stanislas Guerini". Selon lui, Cédric Villani "ne tourne pas le dos au président de la République. C'est comme des histoires d'amour : de temps en temps, il peut y avoir des divergences de point de vue".
Benjamin Griveaux assure, de son côté, que sa "porte restera toujours ouverte". Mais Cédric Villani lorgne plutôt du côté des écologistes et leur idée qu'il considère "essentielle et centrale" d'une "coalition climat" - qui irait jusqu'à La France insoumise - portée par le candidat EELV David Belliard.
Ce dernier s'est félicité, lundi, de la fin de non-recevoir de Cédric Villani à Emmanuel Macron, mais il considère que ce n'est qu'"un pas" et a appelé sur Public Sénat à "un programme très clair" autour des "valeurs" qu'il porte.
Louant la "démarche de courage" et "les convictions" de Cédric Villani, Yannick Jadot, le chef de file d'EELV, a appelé sur France 2 Cédric Villani et David Belliard à "faire une offre" concrète aux électeurs parisiens, à "mettre du contenu". La compagne de Yannick Jadot, Isabelle Saporta, s'engage dès à présent auprès du mathématicien. "Je vais être candidate pour lui, dans le XIVe ou un arrondissement limitrophe", assure au Monde la journaliste qui a récemment quitté la campagne de Gaspard Gantzer.
Avec AFP