La "jungle" de Calais, où s'étaient réfugiés une centaine de migrants principalement afghans, a été évacuée ce mardi par les forces de police. Le Ministre de l'immigration, Eric Besson, a déclaré qu'il y aurait "d'autres démantèlements".
L’évacuation de la zone où s’étaient réfugiés des centaines de migrants, au nord-est de Calais, s’est déroulée ce mardi matin, comme l’avait annoncé le ministre de l’Immigration Eric Besson la semaine dernière. Cette "jungle", située dans un sous-bois sablonneux, à proximité d’une zone industrielle, n’abritait, au moment de l’évacuation, plus qu’une centaine de personnes, contre 700 la semaine passée.
"La plupart des migrants présents ont tous été arrêtés, en l’espace de 20 minutes, dans des scènes assez violentes, du moins traumatisantes", décrit Virginie Herz, envoyée spéciale de France 24 à Calais. "Les migrants étaient protégés par un cordon formé par des membres d’associations caritatives et d’ONG. Les policiers sont venus les chercher un à un. Ils tentent de séparer ceux qui se déclarent mineurs de ceux qui sont majeurs. Certains des migrants, en particulier les mineurs, semblaient particulièrement choqués, et se sont mis à pleurer."
Plus tôt dans la matinée, "les migrants s’étaient rassemblés silencieusement derrière des banderoles, à proximité d’un feu de camp", témoigne Virginie Herz. "Sur les banderoles, on peut lire en anglais ou en pachtoune : "La jungle est notre maison" ; "S’il vous plaît, ne détruisez pas la jungle" ; "Si on détruit nos maisons, où sont nos droits humains ?"
"Pas la force de se réfugier ailleurs"
Selon les témoignages recueillis par Virginie Herz, la plupart des migrants sont originaires d’Afghanistan. Beaucoup sont mineurs, et s’espèrent protégés par leur âge. "Ils veulent absolument rejoindre l’Angleterre et ne pas rester en France où ils se disent mal accueillis", explique Virginie Herz. "Ceux qui sont là n’ont pas eu la force d'aller se réfugier ailleurs, dans d’autres campements sauvages."
Après l’annonce du démantèlement de cette zone proche de Calais, plusieurs centaines de migrants avait déserté la "jungle". D’après les associations d’aide aux migrants, citées par l’AFP, des hommes sont partis en Autriche, en Norvège ou en Suède, en Belgique ou à Paris, mais aussi dans d'autres "mini-jungles" du Nord-Pas-de-Calais. Vincent Lenoir, de l'association calaisienne Salam, affirme à l’AFP qu’environ un millier de migrants auraient pu rejoindre l’Angleterre, profitant d'un "accord secret" entre Paris et Londres, destiné à "faciliter" le démantèlement de la "jungle".
Interrogé mardi matin sur RTL, le ministre Eric Besson a précisé que "ous les migrants" ont été approchés "individuellement, pour leur faire part de leurs droits et leurs devoirs. Leurs droits : nous leur avons proposé un retour volontaire dans leur pays. 180 d’entre eux ont choisi cette option. D’autres ont dit vouloir faire droit à la demande d’asile : 170 l’ont fait. D’autres sont en situation irrégulière et seront reconduits à la frontière." "Si la situation en Afghanistan ne le permet pas, il n'y aura pas de retour forcé", avait-il toutefois affirmé jeudi dernier.