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Le nouveau virus pulmonaire qui affecte plus de 291 individus en Chine, selon un nouveau bilan, est transmissible entre humains, ont annoncé lundi les autorités sanitaires. L'épidémie a déjà causé six morts et la situation provoque de l'inquiétude à l'étranger, à quelques jours des grands chassés-croisés du Nouvel an chinois.

Le mystérieux virus pulmonaire qui touche les grandes villes de Chine est tranmissible entre humains, a déclaré lundi 20 janvier un expert gouvernemental en maladies infectieuses. L'OMS doit tenir une réunion d'urgence mardi.

Zhong Nanshan, un scientifique renommé de la Commission nationale de la santé, qui avait aidé à évaluer l'ampleur de l'épidémie de Sras en 2003, a déclaré à la chaîne de télévision d'État CCTV que cette transmission par contagion interhumaine est "avérée".

Un homme de 89 ans est devenu la quatrième personne à succomber au nouveau virus, ont annoncé mardi les autorités. Au total, plus de 291 personnes ont contracté ce virus dans le pays, selon le dernier bilan des autorités sanitaires. La ville de Wuhan a recensé mardi 15 contaminations parmi le personnel médical. Une grande majorité de malades se trouvent dans cette ville. Mais l'épidémie s'est propagée à d'autres grandes villes, notamment Pékin (cinq patients répertoriés), Shanghaï (un patient) et dans les provinces du Xinjiang et du Guangdong.

Selon les autorités, l'épidémie était jusqu'ici confinée à Wuhan, une agglomération du centre de quelque 11 millions d'habitants où le virus, de la même famille que le Sras, a fait son apparition le mois dernier. Point commun à ces nouveaux cas : toutes les personnes contaminées s'étaient rendues à Wuhan ces dernières semaines.

Son origine semble se trouver dans un marché de la ville spécialisé dans la vente en gros de fruits de mer et de poissons, où plusieurs patients contaminés travaillaient. Il a depuis été fermé et des opérations de décontamination ont eu lieu. "On suppose que la source était des animaux vendus dans ce marché et qu'il y a eu passage chez l'homme", indique le Pr Fontanet.

Plus de 650 morts liées au Sras en 2002-2003

L'épidémie intervient à l'approche des festivités du Nouvel an chinois, samedi, la période la plus chargée de l'année dans les transports, durant laquelle des centaines de millions de personnes voyagent en bus, train et avion pour rendre visite à leur famille. Malgré les risques de propagation, les déplacements en Chine ne font pour l'heure l'objet d'aucune restriction.

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme, comme un rhume, mais aussi d'autres plus graves comme le Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère).

Hautement contagieux, ce virus avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003. Les symptômes du Sras ressemblent à ceux d'une pneumonie, avec une fièvre élevée et divers problèmes respiratoires. Lors de la pandémie, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait vivement critiqué la Chine pour avoir tardé à donner l'alerte et tenté de dissimuler l'ampleur de la maladie.

Xi Jinping mobilisé

Le président Xi Jinping a appelé lundi à enrayer l'épidémie, selon des propos rapportés par la télévision nationale. Il a jugé "absolument crucial de faire un bon travail en matière de prévention et de contrôle épidémiologiques".

Les consignes n'ont pas tardé à être appliquées. Pékin a annoncé mardi qu'il classait l'épidémie dans la même catégorie que le Sras. L'isolement devient ainsi obligatoire pour les personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée, et des mesures de quarantaine peuvent être décrétées.

L'Organisation mondiale de la santé tiendra mercredi à Genève une réunion d'urgence consacrée au mystérieux virus. Un comité ad hoc doit se réunir au siège de l'organisation pour déterminer s'il convient de déclarer une "urgence de santé publique de portée internationale", a annoncé lundi l'organisation.

L'inquiétude est désormais perceptible à l'étranger, où les mesures de prévention se multiplient, comme aux États-Unis, en Thaïlande ou à Hong Kong. En Australie, un homme rentrant de Chine et présentant les symptômes du mystérieux virus a été placé à l'isolement à son domicile en Australie, a révélé mardi chaîne de télévision ABC. Cet homme, qui serait le premier cas suspect de ce nouveau coronavirus dans le pays, est récemment rentré de Wuhan.

Avec AFP et Reuters