Alors que quatre nouveaux cas ont été recensés samedi, la Chine a fait état dimanche de 17 cas supplémentaires d'infection à un nouveau virus coronarien. Au total, le nombre de personnes infectées s'élève à 62 depuis que l'épidémie s'est déclarée dans le centre du pays, à Wuhan, causant la mort de deux d'entre elles.
Alors que quatre cas supplémentaires ont été recensés, samedi 18 janvier, le chiffre officiel communiqué a été, depuis, revu à la hausse. La Chine a fait état dimanche de 17 nouveaux cas du mystérieux virus apparu à Wuhan et de la même famille que le syndrome respiratoire aigu sévère (Sras).
Sur les 17 nouveaux cas isolés dans la ville de Wuhan, qui est vraisemblablement le premier foyer de la maladie, trois ont été présentés comme "graves". Deux de ces patients sont dans un état trop critique pour pouvoir être déplacés.
Les autorités municipales affirment que le virus a désormais contaminé 62 personnes à Wuhan, dont huit qui sont toujours dans un état grave et 19 qui ont été soignées et ont pu sortir de l'hôpital. Les autres sont toujours traités à l'isolement.
Deux décès comptabilisés
Deux personnes ont péri après avoir contracté le virus, dont un homme de 69 ans décédé mercredi. Tombé malade le 31 décembre, il avait vu son état de santé s'aggraver cinq jours plus tard.
Mais le virus a probablement contaminé des centaines de personnes de plus que le chiffre officiel, selon des scientifiques d'un centre de recherches de l'Imperial College à Londres, qui conseille des institutions comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans une étude, ceux-ci affirment que le chiffre de 1 723 personnes contaminées est bien plus probable. Ce bilan tient compte de l'ensemble des informations alors disponibles au 12 janvier.
Pour parvenir à leur conclusion, les chercheurs se sont basés sur le nombre de cas détectés jusqu'à présent hors de Chine – deux en Thaïlande et un au Japon – pour en déduire le nombre de personnes vraisemblablement infectées à Wuhan, sur la base des données des vols internationaux au départ de l'aéroport de Wuhan.
L'épidémie de Sras avait tué quelque 650 personnes
"Pour que Wuhan ait exporté trois cas vers d'autres pays, il faut qu'il y ait beaucoup plus de cas que ce qui a été annoncé", a expliqué à la BBC le professeur Neil Ferguson, l'un des auteurs de l'étude, se disant "nettement plus préoccupé" qu'il ne l'était une semaine auparavant.
L'épidémie alimente les craintes d'une réapparition d'un virus de type Sras, hautement contagieux, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003.
La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, une famille comptant un grand nombre de virus. Ils peuvent provoquer des maladies bénignes chez l'homme (comme un rhume) mais aussi d'autres plus graves comme le Sras.
Selon l'enquête des autorités chinoises, plusieurs patients contaminés avaient en commun de travailler sur un marché de Wuhan spécialisé dans la vente en gros de fruits de mer et de poissons. Mais les autorités de Wuhan ont affirmé dimanche que certains des patients contaminés n'avaient eu aucun contact avec ce marché qui est au centre de tous les soupçons.
Si aucune contamination interhumaine n'a pour l'heure été confirmée, le département de la santé de Wuhan a estimé qu'on ne "pouvait pas exclure" ce risque.
Filtrer les vols depuis et vers Wuhan
À l'étranger, l'inquiétude est perceptible et les mesures de prévention se multiplient pour empêcher la maladie de se propager.
Dernièrement, les États-Unis ont annoncé commencer à filtrer les vols en provenance de Wuhan à l'aéroport de San Francisco et à l'aéroport JFK de New York – qui reçoivent tous deux des vols directs de Wuhan –, ainsi qu'à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances.
Les passagers seront examinés par les équipes médicales, mais pas systématiquement soumis à un prélèvement.
La Thaïlande, où deux cas ont été recensés, a également renforcé les contrôles dans ses aéroports à l'approche des festivités du Nouvel An lunaire (25 janvier), une période sensible qui suscite des inquiétudes quant à une éventuelle propagation du virus.
À cette occasion, des centaines de millions de Chinois empruntent cars, trains et avions pour aller passer les fêtes en famille. Beaucoup vont également en vacances en Asie du Sud-Est.
Les autorités de Hong Kong (sud) ont renforcé leurs mesures de contrôle aux frontières du territoire autonome, notamment avec des détecteurs de température corporelle.
Le virus suscite des inquiétudes croissantes après le décès mercredi en Chine d'un second patient, un homme de 69 ans, tombé malade le 31 décembre et qui a vu son état de santé s'aggraver cinq jours plus tard.
Avec AFP et Reuters