Alors qu'un rapport rédigé par un général américain évoque la nécessité de renforcer le contingent américain engagé en Afghanistan, Barack Obama temporise face à une opinion publique de plus en plus hostile à cette guerre.
AFP - Les doutes persistaient lundi au Congrès des Etats-Unis, côté démocrate, sur l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, alors que le commandant américain sur place, le général Stanley McChrystal prévient que sans renforts, la coalition risque de subir "un échec".
Le sénateur démocrate Russell Feingold, qui avait appelé récemment à un calendrier de retrait des troupes en Afghanistan, a écrit lundi dans un communiqué qu'il était "rassuré" que le président Obama ait promis dimanche sur CNN de se montrer "sceptique" à l'égard des requêtes des généraux.
"Notre but doit être de faire ce qui est dans l'intérêt de la sécurité de notre pays et, comme l'a dit le président, envoyer plus de troupes ne rend pas le pays automatiquement plus sûr", a-t-il ajouté.
De son côté, le démocrate Carl Levin qui préside la commission des Services armés a indiqué dans un communiqué qu'il était d'accord avec l'affirmation du général McChrystal selon laquelle davantage de troupes seraient nécessaires.
Toutefois, il a rappelé que sa "recommandation c'est qu'en répondant à ces exigences d'augmentation des troupes, nous mettions l'accent sur le développement de la taille et des capacités de l'armée et de la police afghane". M. Levin a salué le fait que le général McChrystal ait songé à cet aspect dans son évaluation de la situation sur le terrain.
En outre, le sénateur Jim Webb, ancien combattant de la guerre du Vietnam a indiqué pour sa part que "nous avons atteint un tournant en Afghanistan concernant le fait de savoir si nous allons formellement adopter une politique de développement d'une nation".
M. Webb rappelle qu'il avait averti la semaine dernière que l'envoi de davantage de troupes en Afghanistan pourrait faire passer l'armée américaine en Afghanistan comme une "force d'occupation", aux yeux des Afghans.
En revanche, plusieurs républicains, dont le sénateur John McCain, se sont récemment prononcés sans hésitation pour l'envoi de troupes supplémentaires.