
Cinq Soudanais - dont deux soldats - ont été tués lors de l'assaut des forces gouvernementales contre deux bases des services de sécurité où une "rébellion" a éclaté contre un plan de restructuration, a déclaré mercredi le chef d'état-major.
Les habitants de Khartoum ont dû rester à l'abri toute la journée, mardi 14 janvier. Des salariés de l'ancien service national de renseignement et de sécurité soudanais (NISS) ont ouvert le feu dans l'après-midi sur deux bases de la capitale soudanaise hébergeant le NISS. Selon les autorités, il s'agit d'une mutinerie liée à la réorganisation des agences de renseignement.
"Certaines de ces unités ont rejeté le montant qui avait été décidé par l'autorité officielle en échange de leur retrait. Ils ont estimé que le montant était inférieur à ce qu'ils méritaient", a déclaré mardi Faisal Mohamed Saleh, porte-parole du gouvernement.
Assaut des forces paramilitaires
L'armée est intervenue rapidement mardi. Les troupes des Forces de soutien rapide (paramilitaires, RSF) ont encerclé les insurgés, pris d'assaut les bases au milieu de tirs intenses, et mis un terme à ce que les autorités qualifient de "rebellion".
"Nous avons décidé de donner l'assaut dans les bases pour mettre fin à cette rébellion (...). Nous avons repris le contrôle" de ces sites, a déclaré mercredi à des journalistes le chef d'état-major soudanais, Osmane Mohamed al-Hassan.
Dans l'assaut, deux soldats au ont été tués. Quatre autres personnes, dont des civils, ont été blessées, selon le chef d'état-major soudanais, Osmane Mohamed al-Hassan. Un précédent bilan faisait état de cinq blessés."Nous protégerons cette période de transition, et quiconque tente de porter atteinte à la sécurité et la stabilité des citoyens sera défait", a ajouté le général Hassan.
Rébellion ou révolte des anciennes figures du régime de Béchir ?
Officiellement, il s’agit donc d’une simple rébellion des anciens services de sécurité. "Nous assurons à nos concitoyens que les événements qui se sont produits aujourd'hui sont sous contrôle et qu'ils n'arrêteront pas notre marche et ne nous feront pas reculer devant les objectifs de la révolution", a twitté mardi le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok.
We want to assure the Sudanese people that the incidents which took place today are under control and they will not stop us and our mission nor will they be a reason for us to retreat from the goals of this revolution. pic.twitter.com/jQ4qduRrc1
— Abdalla Hamdok (@SudanPMHamdok) January 14, 2020Mais pour le chef des RSF, Mohamed Hamdan Daglo, cette révolte a été orchestrée par d'anciennes figures du régime, dont l'ancien patron du NISS, Salah Gosh. Ce dernier, figure du régime d'Omar el-Béchir, avait démissionné deux jours après la destitution de l'ex-chef d'État. Le lieu où il se trouve n'est pas connu.
Depuis le début de la révolution, l'armée joue un rôle prépondérant dans les affaires du pays. Lors d'un coup d'Etat orchestré en avril dernier, elle a mis fin à près de 30 ans de dictature d'Omar el-Béchir. Depuis août, le Soudan est dirigé par un Conseil de Souveraineté où siègent, côte à côte, civils et militaires.
Avec AFP