logo

Les négociations à Moscou destinées à signer un accord formel de cessez-le-feu en Libye ont permis des "progrès" lundi. Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est, a réclamé un délai supplémentaire "jusqu'au matin" pour se prononcer.

"Un certain progrès a été obtenu", s'est félicité, lundi 13 janvier à Moscou, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse à l'issue de négociations sur un cessez-le-feu en Libye qui ont duré environ sept heures.

Le chef du gouvernement reconnu par l'ONU (GNA), Fayez al-Sarraj, et l'homme fort de l'Est, le maréchal Khalifa Haftar, dont les troupes s'opposent depuis plus de neuf mois aux portes de Tripoli, se sont déplacés à Moscou pour ces pourparlers. Les deux hommes ne se sont toutefois pas rencontrés physiquement.

Fayez al-Sarraj a signé le projet d'accord de cessez-le-feu, alors que Khalifa Haftar a demandé "un peu de temps supplémentaire jusqu'au matin" pour réfléchir, a précisé Sergueï Lavrov, tout en assurant que le maréchal considère ce document "de manière positive".

Mission d'observation en discussion

Parallèlement, à l'ONU, des discussions étaient en cours sur l'établissement d'une mission d'observation si un tel cessez-le-feu était conclu. "Pour qu'un cessez-le-feu en Libye soit respecté, il devrait y avoir un mécanisme impartial de surveillance et de mise en oeuvre ainsi que des mesures de confiance", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric.

Les discussions, qui illustrent l'influence croissante de Moscou dans cet épineux dossier, ont été chapeautées par Sergueï Lavrov et le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, ainsi que par leurs homologues turcs, Mevlut Cavusoglu et Hulusi Akar.

Le projet d'accord, dont l'AFP a obtenu copie, soutient l'initiative russo-turque de mettre en place "une cessation illimitée des hostilités" en Libye. Il prône "la normalisation de la vie quotidienne à Tripoli et les autres villes" et l'accès et la distribution "en toute sécurité" de l'aide humanitaire.

Conférence internationale possible le 19 janvier

Ankara soutient Fayez al-Sarraj et déploie même pour ce faire des militaires, tandis que Moscou, malgré ses dénégations, est soupçonné d'appuyer le maréchal Haftar avec des armes, de l'argent et des mercenaires.

Signe de leur poids croissant dans le chaos libyen et malgré leur rivalité sur le terrain, les présidents russe et turc, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, avaient annoncé le 8 janvier le cessez-le-feu qui est entré en vigueur dimanche.

Cette trêve devrait déboucher sur une conférence internationale sur la Libye sous l'égide de l'ONU à Berlin, qui pourrait se tenir le 19 janvier, selon les Allemands.

Avec AFP