logo

Trois candidats encore en course au quatrième tour de scrutin

Le quatrième tour du scrutin destiné à élire le nouveau directeur général de l'Unesco se déroule ce lundi. Trois candidats restent en lice, dont le controversé ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, qui fait figure de favori.

AFP - L'Egyptien Farouk Hosni, jusqu'ici grand favori pour le poste de directeur de l'Unesco malgré des accusations d'antisémitisme, jauge ses chances lundi lors d'un 4e tour de scrutin, après le retrait de l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner qui a appelé à lui faire barrage.

"Hosni n'a pas réussi à augmenter sensiblement ses soutiens, il reste en tête mais pourrait désormais tout à fait être battu" à la faveur des reports de voix, a-t-on indiqué à l'AFP au sein de l'organisation.

La commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, n'est pas parvenue à s'imposer comme la concurrente la mieux placée face au candidat égyptien. Elle a annoncé son retrait de la course dimanche, au lendemain d'un troisième tour lors duquel elle était arrivée en troisième position avec 11 voix, derrière Farouk Hosni (25 voix) et la Bulgare Irina Bokova (13 voix).

Affirmant que les "valeurs morales" et les "idéaux" de l'Unesco étaient "l'enjeu véritable de cette élection", appelant à "défendre cet idéal" lors du vote, Mme Ferrero-Waldner a clairement appelé à faire barrage au candidat égyptien, ministre de la Culture depuis plus de 20 ans dans son pays.

La France, prenant acte du retrait "digne" par Mme Ferrero-Waldner de sa candidature, a appelé lundi "tous les candidats" à défendre "la tolérance" et "le dialogue entre les cultures", dans une déclaration de la porte-parole adjointe du Quai d'Orsay, Christine Fages.

La perspective de voir M. Hosni à la tête de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture, est dénoncée depuis des semaines par des organisations juives et des intellectuels qui l'accusent de prises de positions antisémites et anti-israéliennes, ainsi que d'appartenir à un régime pratiquant la censure.

Si Mme Ferrero-Waldner n'a pas appelé nommément les 58 pays membres du Conseil exécutif de l'Unesco --l'instance dirigeante de l'organisation-- à voter pour la candidate bulgare lors de ce scrutin à bulletins secrets, cette dernière devrait devoir bénéficier du report de ses suffrages, indique-t-on au sein de l'organisation.

Agée de 57 ans, Mme Bokova est une diplomate de carrière formée à Moscou, passée par la délégation de son pays à l'ONU et qui a également joué un rôle politique dans son pays après la chute du communisme.

Pour être désigné à ce quatrième tour, un candidat doit recevoir la majorité simple des suffrages exprimés, soit 30 voix si tous les pays s'expriment.

Des tractations intenses avaient eu lieu entre délégations européennes depuis le 1er tour, jeudi, pour tenter de parvenir à une candidature unique.

Une des clefs de ce quatrième tour était détenue par la candidate équatorienne Ivonne Baki, arrivée quatrième samedi avec 9 voix, a-t-on souligné au sein de l'organisation.

Son maintien lors du vote lundi renvoierait le plus probablement vers un 5e et dernier tour mardi, lors duquel, selon le règlement de l'Unesco, concourraient seuls les deux candidats ayant reçu le plus de voix, soit Farouk Hosni et la candidate bulgare.

"On est en train d'analyser la situation générale dans son ensemble, on va prendre une décision dans la journée", a-t-on déclaré à l'AFP de source diplomatique équatorienne.

Le report des suffrages obtenus par cette ancienne ambassadrice d'Equateur à Washington vers la candidate bulgare, reste dans ce cas de figure incertain. De source diplomatique, Mme Baki a reçu le soutien jusqu'à présent tant des Etats-Unis, que de pays latino-américains comme le Brésil plus enclins à reporter leur suffrage vers le candidat égyptien.