Le Premier ministre a souligné, dimanche sur France 2, que "l'objectif, c'est l'équilibre" du système des retraites. Édouard Philippe en a aussi appelé à la "responsabilité" des grévistes, alors que le mouvement de contestation entre lundi dans son 40e jour de grève.
Après avoir fait un pas vers les syndicats réformistes samedi, Édouard Philippe s'est adressé, dimanche 12 janvier, aux personnes opposées depuis le 5 décembre au projet de réforme des retraites.
"Nous allons aller au bout", a affirmé le Premier ministre sur France 2, "et, au fond, tous ceux qui incitent (les grévistes) à poursuivre la grève les envoient peut-être dans une impasse (...), je pense qu'ils devraient prendre leurs responsabilités".
Le chef du gouvernement a aussi expliqué "toujours penser à titre personnel que l'âge pivot est la meilleure façon de garantir le retour à l'équilibre du système actuel". Et de préciser : "Mais les organisations syndicales et les organisations patronales se sont mises d'accord dans le respect d'un calendrier que je souhaitais pour me faire des propositions pour revenir à l'équilibre. Ce qui compte, ce n'est pas l'instrument, c'est l'objectif, c'est l'équilibre dès lors qu'ils admettent eux-mêmes."
"Nous allons faire des propositions, chacun a bougé, mais l'équilibre, le principe et la façon dont on l'obtiendra, n'est pas négociable", a-t-il ajouté.
Quelle suite pour les opposants à la réforme ?
La mobilisation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement entre lundi dans son 40e jour. Fer de lance de la grève, l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, FSU, Solidaires et organisations de jeunesse) ne cède pas un pouce pour l'instant, demandant depuis le 5 décembre le retrait du projet.
La SNCF et la RATP ont annoncé un trafic encore perturbé mais "en amélioration" pour lundi, avec en moyenne huit TGV sur dix sur la France, sept Intercités sur dix et sept Transilien sur dix, tandis que les RER A et B circuleront à raison d'un train sur deux toute la journée.
Si pour Fabien Villedieu (Sud Rail), l'annonce du gouvernement va "rebooster" la détermination des grévistes, l'arrivée des feuilles de paie de janvier risque bien de refroidir certains salariés.
"On voit bien que des collègues veulent reprendre le travail", constatait, désabusé, un agent de la ligne 2 rencontré par l'AFP dans la manifestation de samedi. "Ça va être compliqué de continuer sur le plan financier. (...) Ça pourrait continuer s'il y avait un engagement national, mais on voit bien que le privé n'a pas suivi."
Les assemblées générales de lundi donneront une indication sur la poursuite du mouvement à la SNCF et à la RATP. Les manifestations du 16 janvier seront aussi un test alors que les manifestants étaient, samedi, entre 149 000 (ministère de l'Intérieur) et 500 000 (CGT), soit un tiers de la participation de jeudi 9 janvier (entre 452 000 à 1,7 million).
Avec AFP