
Le corps d'un adolescent a été retrouvé mercredi à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle dans le train d'atterrissage d'un avion d'Air France venant d'Abidjan, en Côte d'Ivoire. Les autorités ivoiriennes pointent du doigt une faille de sécurité majeure.
Comment a-t-il pu accéder au tarmac de l'aéroport et à l'avion ? Le corps d'un enfant "d'une dizaine d'années" a été découvert, mercredi 8 janvier très tôt le matin, dans le train d'atterrissage d'un avion d'Air France arrivé à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle en provenance d'Abidjan, a-t-on appris de source proche de l'enquête.
L'avion, un Boeing 777, avait décollé de la capitale économique ivoirienne mardi soir et s'est posé peu après 6 h à Paris. Un porte-parole de la compagnie aérienne a confirmé la mort d'un "passage clandestin" sans préciser son âge et déploré un "drame humain".
Le corps a été découvert aux alentours de 6 h 40 dans le puits du train d'atterrissage, selon des sources proches. "Au-delà du drame humain, cela indique une faille de sécurité majeure à l'aéroport d'Abidjan", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire ivoirienne, se demandant comment un enfant d'une dizaine d'années a pu accéder à un avion et s'il a bénéficié de complicité.
Le parquet de Bobigny a indiqué avoir confié à la Gendarmerie des transports aériens (GTA) une enquête pour recherche des causes de la mort. Un examen du corps de la victime, dont le parquet ignore l'identité et l'âge, devrait être réalisé mercredi.
Ces dernières années, plusieurs passagers clandestins, notamment des adolescents en provenance d'Afrique, ont été retrouvés morts de froid ou écrasés dans des soutes de train d'atterrissage. En France, le dernier cas date d'avril 2013. Le cadavre d'un garçon probablement mineur, candidat malheureux à l'immigration, avait été retrouvé à Roissy dans le train d'atterrissage d'un avion en provenance du Cameroun.
"Un drame rare"
Selon une source proche de l'enquête, le jeune garçon retrouvé mercredi "est mort soit par asphyxie, soit de froid".
Les températures descendent à -50°C entre 9 000 et 10 000 mètres, altitude à laquelle volent les avions de ligne. Les logements de train d'atterrissage ne sont ni chauffés, ni pressurisés.
Laure Palun, directrice de l'Anafé (Association nationale d'assistance aux frontières pour les étrangers), a déclaré à l'AFP être "extrêmement choquée par ce drame rare, fruit de la logique de fermeture et de contrôle des frontières".
À ses yeux, "il questionne la logique des politiques migratoires européennes: lorsqu'il n'y a pas de voie de migration légale, les personnes doivent se cacher pour atteindre le pays où ils souhaitent se rendre, et cela entraîne des drames".
Avec AFP