logo

Au Liban, le Hezbollah pleure la mort de son allié Qassem Souleimani

Les partisans du Hezbollah étaient réunis le 5 janvier, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, lors d'une cérémonie en hommage au général iranien Qassem Soleimani. Quelques jours avant d’avoir été tué dans une frappe américaine à Bagdad, il avait rencontré des leaders du parti chiite libanais.

"Morts aux États-Unis !", ont crié les partisans du Hezbollah, réunis le premier dimanche de janvier, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti chiite libanais. Les milliers de participants venus rendre un dernier hommage au général Soleimani, tués dans une frappe américaine à Bagdad, sont partagés entre colère et tristesse. "Je dis à Trump et ses alliés : ‘Ce sera votre dernier souffle’. Soleimani nous a remis le flambeau. Nous le vengerons et nous continuerons son travail dans la région", a déclaré à France 24 l’une des participantes.

Durant les deux dernières décennies, Qassem Soleimani s'est occupé de la politique étrangère et militaire de l'Iran au Moyen-Orient et le Hezbollah lui doit certains de ses succès militaires. Le général avait notamment chapeauté la réponse de la milice chiite à l'invasion israélienne dans le sud du Liban en 2006. Il est, depuis, une figure très appréciée par la communauté chiite du pays.

Hassan Nasrallah appelle à la vengeance

Dans son discours, dimanche, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a estimé que la politique de Donald Trump en Iran et au Moyen-Orient était un échec total. Il a accusé le président américain d'avoir assassiné Qassem Soleimani pour gagner des votes lors de la prochaine présidentielle et appelé à la vengeance.

"Quand ils verront les cercueils des soldats et des généraux américains qui sont arrivés verticalement et qui rentreront horizontalement chez eux, Trump et son administration réaliseront qu'ils ont perdu la région et les élections", a déclaré Hassan Nasrallah.

Alors que l'Iran promet de se venger, le Hezbollah se trouve pris entre le manque de ressources et sa loyauté envers le régime iranien. Pendant plusieurs années, l'Iran a entraîné les combattants du Hezbollah. Il a également injecté des fonds dans le sud du Liban où se trouve une majorité de chiites. Mais l'argent se fait rare à mesure que l'économie iranienne s'enfonce. 

Au niveau interne, le Hezbollah doit lutter pour préserver son influence et son identité après plusieurs semaines de manifestations contre le pouvoir qui ont attiré de nombreux chiites. Mais la foule réunie dimanche lors de cet hommage au général Soleimani laisse penser qu'en cas d'escalade, la communauté chiite libanaise soutiendra, sans nul doute, la République islamique.