Deux roquettes sont tombées samedi sur une base aérienne abritant des forces américaines au nord de la capitale irakienne, au moment où la Zone verte de Bagdad, qui abrite l'ambassade américaine, était elle-même visée par des tirs de mortier.
Deux attaques ont visé quasi-simultanément, samedi 4 janvier en début de soirée, l'ultrasécurisée Zone verte de Bagdad et une base aérienne irakienne abritant des soldats américains au nord de la capitale, selon des responsables des services de sécurité.
La Zone verte de Bagdad, où siège l'ambassade américaine, attaquée mardi par des milliers de combattants et de partisans pro-Iran en Irak, a elle été visée par deux obus de mortier.
À moins d'une centaine de kilomètres plus au nord, dans le même temps, deux roquettes Katioucha se sont abattues sur la base aérienne de Balad. Cette immense base irakienne accueille des soldats et des avions américains, ont précisé des sources de sécurité sur place.
Selon le commandement militaire irakien, il n'y a eu aucune victime dans les deux attaques. Attaques survenues alors qu'une foule d'Irakiens s'étaient rassemblés samedi à Bagdad et dans d'autres villes du pays pour les funérailles du puissant général iranien Qassem Soleimani, assassiné vendredi, sur ordre du président américain Donald Trump, dans une frappe de drone.
Depuis, les États-Unis ont déployé des soldats supplémentaires pour protéger ses diplomates et ses soldats en Irak où le sentiment anti-américain, attisé par les pro-Iran, a flambé.
"Guerre directe"
"Les États-Unis attaquent directement un général iranien et des groupes combattent désormais ouvertement au service de l'Iran pour venger ce général : ce n'est plus une guerre par procuration, c'est une guerre directe", estime Erica Gaston, chercheuse à la New America Foundation, interrogée par l'AFP.
Après les attaques de samedi soir, des drones américains ont survolé la base pour des missions de reconnaissance, ont ajouté les sources de sécurité.
Les brigades du Hezbollah, la faction la plus radicale du Hachd, ont elles appelé les forces de sécurité irakiennes à s'éloigner "d'au moins 1 000 mètres" des bases irakiennes où sont présents des soldats américains, à partir de dimanche à 17 h (heure locale).
Plus tôt dans la journée de dimanche, le Parlement doit tenir une séance extraordinaire où il pourrait voter l'expulsion des 5 200 militaires américains déployés en Irak.
L'Otan a déjà suspendu ses opérations en Irak et la coalition antijihadiste emmenée par les États-Unis a réduit les siennes tout en renforçant la sécurité des bases où se trouvent les Américains. Washington a déjà annoncé le déploiement de 3 000 à 3 500 soldats supplémentaires dans la région.
Après la mort du général Souleimani, les appels à la "vengeance" se multiplient à Bagdad comme à Téhéran, alors que les Américains considèrent depuis plusieurs mois déjà que les factions armées pro-Iran en Irak sont une menace plus dangereuse pour eux que les jihadistes de l'organisation État islamique.
Depuis fin octobre, treize attaques à la roquette ont visé des intérêts américains en Irak, tuant même, le 27 octobre, un sous-traitant américain sur une base du centre pétrolier du pays.
Aucune n'a été revendiquée mais Washington accuse les factions pro-Iran du Hachd al-Chaabi – coalition de paramilitaires intégrés à l'État – d'en être les responsables.
Avec AFP