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Quelque 235 000 civils ont fui les bombardements du régime syrien et de son allié russe dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, entre le 12 et le 25 décembre. Les ONG interpellent le président Macron pour faire face à cette catastrophe humanitaire.

Depuis plusieurs jours, les civils fuient par milliers la région d’Idleb dans le nord-ouest syrien. Selon l'ONU, plus de 235 000 personnes ont été déplacés en deux semaines en raison de l'intensification de l'offensive des forces de Damas soutenues par l'aviation russe. Le régime, qui après plus de huit ans de guerre contrôle plus de 70 % du territoire, s'est dit déterminé à reconquérir la région d'Idleb, dominée par les jihadistes du groupe Hayat Tahrir al-Cham (HTS).

"On est dans une vraie catastrophe humanitaire de grande importance puisqu’il s’agit de 235 000 personnes qui sont venues rejoindre des milliers d’autres qui depuis le mois d’avril se sont sauvées dès lors que les bombardements ont commencé", résume sur l’antenne de France 24, Raphaël Pitti, responsable de l'Union des organisations de secours et de soins médicaux (UOSSM), une ONG française engagée en Syrie. "C’est un véritable drame, inacceptable sur le plan humanitaire", insiste ce médecin humanitaire.

Selon Raphaël Pitti, "rien n’est prévu pour recevoir ces populations qui vivent en pleine campagne et qui n’ont pas de moyen de se chauffer. Il fait extrêmement froid. Ils manquent de couvertures et de tentes".

"Il faut aussi apporter des soins à cette population. Il y a beaucoup de blessés. Les hopitaux ont été détruits. On est dans un véritable drame et on va se contenter de regarder ces gens mourir ?", ajoute-t-il avant de lancer : "Où sont nos valeurs humanistes ?".

L'UOSSM et Médecins du Monde ont transmis une demande de rendez-vous au président Emmanuel Macron pour parler de cette situation préoccupante. "Il y a une nécessité d'une intervention urgente sur le plan humanitaire, mais surtout sur le plan politique de pouvoir mobiliser l'ensemble de la communauté internationale", estime Raphaël Pitti.

L'Union européenne appelle à une fin de l'"escalade de la violence" en Syrie

L'Union européenne a d'ores et déjà appelé, dimanche, Damas et ses alliés à mettre un terme à "l'escalade de la violence" et aux "bombardements indiscriminés" de civils.

"L'escalade de la violence dans le nord-ouest de la Syrie par le régime syrien et ses alliés doit cesser", a déclaré un porte-parole du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué, déplorant "des frappes aériennes et des bombardements indiscriminés sur les civils et les routes qu'ils empruntent pour fuir" qui ont déjà fait d'"innombrables morts et blessés parmi les civils". "Toutes les parties ont l'obligation de protéger les civils", a-t-il souligné.

L'UE demande "un accès humanitaire rapide, sûr et sans entrave" pour venir en aide aux trois millions de civils vivant dans la région d'Idleb et souligne que la lutte contre "les groupes terroristes", "telle qu'elle est autorisée par les Nations unies, ne permet pas de porter atteinte au droit humanitaire international ni de prendre les civils pour cibles".

Moscou et Pékin ont mis leur veto le 20 décembre au Conseil de sécurité à un projet de résolution étendant d'un an l'aide humanitaire transfrontalière de l'ONU à quatre millions de Syriens, dont les habitants d'Idleb.

Le conflit en Syrie, déclenché en 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie par Damas, a fait plus de 370 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Avec AFP

Tags: Syrie, Idleb, ONU,