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Les États-Unis imposent des sanctions contre le gazoduc russe Nord Stream 2

Le président américain Donald Trump a promulgué, vendredi, une loi imposant des sanctions contre les entreprises associées à la construction du gazoduc russe Nord Stream 2. Le projet, pomme de discorde entre les États-Unis et l'Europe, doit permettre à la Russie de doubler ses livraisons de gaz naturel vers le vieux continent. 

Washington est fermement opposé au projet Nord Stream 2 qui doit permetttre à la Russie de livrer directement du gaz vers l'Europe. Donald Trump a promulgué vendredi 20 décembre une loi imposant des sanctions aux entreprises liées à la construction controversée du gazoduc en mer Baltique. 

Presque achevée, l'infrastructure doit permettre, en contournant l'Ukraine, de doubler les livraisons directes de gaz naturel russe vers l'Europe occidentale via l'Allemagne, principale bénéficiaire du projet. Mais pour les États-Unis, cet ouvrage va accroître la dépendance des Européens au gaz russe et ainsi renforcer l'influence de Moscou. L'Union européenne, de son côté, dénonce avec force l'ingérence des États-Unis dans sa politique énergétique. "Par principe, l'Union européenne s'oppose à l'imposition de sanctions contre des entreprises européennes se livrant à des activités légales", a affirmé samedi un porte-parole de l'UE.

Lors d'un échange vendredi avec son homologue allemand Heiko Maas, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a réitéré la "forte opposition" à la poursuite de la construction de Nord Stream 2. Moscou de son côté a clairement indiqué qu'il mènerait à bien ce projet en dépit des sanctions annoncées.

Ces sanctions, qui font partie d'une large loi portant sur le budget de défense américain pour l'année fiscale 2020, comprennent le gel des avoirs et la révocation des visas américains pour les entrepreneurs liés au gazoduc. Le département d'État américain doit désormais communiquer dans les 60 jours les noms des entreprises et des personnes concernées.

Un investissement d'une dizaine de milliards d'euros

L'une des principales cibles est Allseas, entreprise suisse propriétaire du plus grand navire de pose de pipelines du monde, le Pioneering Spirit, engagé par le russe Gazprom pour construire la section offshore. Dans l'immédiat, Allseas a annoncé par le biais d'un communiqué la suspension de ses travaux d'installation du gazoduc. L'entreprise précise qu'elle attend à présent "des clarifications réglementaires, techniques et environnementales de la part des autorités américaines compétentes".

Le gazoduc représente un investissement d'une dizaine de milliards d'euros financé pour moitié par Gazprom et l'autre moitié par cinq sociétés européennes (OMV, Wintershall Dea, Engie, Uniper et Shell). Depuis ses débuts, de nombreux obstacles se sont dressés sur le chemin de ce projet. Nord Stream 2 n'a ainsi obtenu que fin octobre le feu vert du Danemark pour traverser ses eaux, ce qui risque fort de retarder sa mise en service, initialement prévue fin 2019.

Avec AFP