Condamné pour son rôle dans l'attentat de Lockerbie, Abdelbaset Al-Megrahi, récemment libéré pour raison médicale, a publié sur le Net le dossier sur lequel était basé la défense de son second procès en appel pour prouver son innocence.
AFP - Abdelbaset al-Megrahi, le Libyen condamné à la prison à vie pour l'attentat de Lockerbie et libéré en août par l'Ecosse, a publié vendredi le dossier sur lequel était basé l'appel de sa condamnation et qui prouve selon lui son innocence.
Megrahi, qui n'a jamais cessé de clamer son innocence depuis sa condamnation en 2001, a lancé un site internet, sur lequel il rend public le dossier à la base de son second appel devant la justice écossaise.
Le Libyen avait renoncé à cet appel le 18 août. Deux jours plus tard, le gouvernement écossais avait pris la décision, extrêmement controversée, de le libérer pour raisons de santé. Megrahi, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale, est immédiatement rentré en Libye.
"Je suis rentré à Tripoli avec ma condamnation encore en place", a déclaré Megrahi dans un communiqué. "En conséquence de l'abandon de mon appel, j'ai été privé de l'opportunité de blanchir mon nom au travers du processus formel d'appel. J'ai fait le serment de poursuivre mes tentatives de blanchir mon nom."
"Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour persuader le public, en particulier le public écossais, de mon innocence", a-t-il ajouté. "J'espère que (ces documents) permettront de mieux comprendre mon dossier, surtout pour ceux qu'il a profondément affectés".
Megrahi, qui avait perdu un premier appel en 2002, avait renoncé à ce second appel en espérant ainsi accélérer son retour auprès des siens.
Tripoli avait sollicité en mai son transfèrement dans une prison libyenne. Mais ceci n'était pas possible dans le cas d'un condamné ayant encore un appel en cours, en vertu de la législation écossaise.
Finalement, le gouvernement écossais a refusé le transfèrement de Megrahi mais l'a libéré dans le cadre d'une procédure distincte, tenant uniquement compte de son état de santé.
Megrahi, 57 ans, avait été condamné pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie.
Sa remise en liberté par l'Ecosse a suscité une vive émotion, en particulier aux Etats-Unis d'où étaient originaires la plupart des 270 victimes de l'attentat.
Le Lord advocate Elish Angiolini, responsable du parquet écossais, a déploré en fin de journée l'initiative de Megrahi: "Le seul forum approprié pour déterminer une culpabilité ou une innocence est un tribunal", a-t-elle dit, soulignant que les magistrats écossais étaient "prêt, désireux et capables" d'argumenter dans l'appel qui a été abandonné.
"M. Megrahi reste condamné pour la pire atrocité terroriste de l'histoire du Royaume-Uni", a-t-elle poursuivi.
Une porte-parole du gouvernement écossais a relevé de son côté que la libération du Libyen était intervenue pour des raisons de santé et n'avait rien à voir avec sa condamnation.