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Les mots-clés de l'affaire Clearstream

Cabinet noir, frégates de Taïwan, listings truqués, services de renseignements... Revue de détails des mots-clés permettant de mieux cerner une affaire complexe, où se mêlent manipulations politiques, secrets d’État et corruption.

Cabinet noir - Yves Bertrand, à la tête des services français de renseignements, est suspecté d’avoir constitué un "cabinet noir" au service du président de la République française d’alors, Jacques Chirac, et de son ministre de l’Intérieur, Dominique de Villepin. Sa mission aurait alors été de faire tomber Nicolas Sarkozy, ministre de l’Economie en 2004. L’homme est en pleine ascension politique et menace les ambitions présidentielles de Dominique de Villepin. L’existence d’un "cabinet noir" n’a jamais été démontrée.

Carnets - Yves Bertrand et le général Philippe Rondot, deux hommes liés aux services de renseignements et impliqués dans l’affaire Clearstream, partagent la même manie quasi compulsive de consigner tous leurs faits, gestes, enquêtes et conversations dans de petits carnets. Ces notes, qui accablent notamment l’ex-Premier ministre Dominique de Villepin et l’ancien président Jacques Chirac, ont été saisies par la justice.

Clearstream - Chambre de compensation luxembourgeoise dans laquelle transitent des comptes en banque, Clearstream a fait l’objet d’une enquête de la part du journaliste Denis Robert, qui en a tiré trois livres ("Révélation$", paru en 2001, "La Boîte noire", en 2002, et "Clearstream, l’enquête", en 2006).

La chambre de compensation se retrouve au cœur d’une affaire politico-financière en France lorsque des listings de comptes truqués, suggérant que d’importantes personnalités politiques détiennent des comptes occultes, tombent entre les mains de la justice française.

Frégates de Taïwan - En 1991, la France finalise la vente de six frégates militaires à Taïwan. Dix ans plus tard, une information judiciaire est ouverte concernant des commissions et rétro-commissions occultes versées à l’occasion de la transaction. En 2004, Jean-Louis Gergorin, numéro deux d’EADS et proche du pouvoir, fournit au juge d’instruction Renaud Van Ruymbeke des listings de comptes Clearstream sur lesquels aurait transité l’argent de ces pots-de-vin. L’affaire se solde par un non-lieu.

Listings - Le volet politico-financier de l’affaire Clearstream débute lorsque des listes de comptes bancaires occultes ayant transité par la chambre de compensation Clearstream, des listings, sont remis au juge Renaud Van Ruymbeke dans le cadre de l’affaire des frégates de Taïwan. Ces documents s’avèrent truqués : les noms de diverses figures politiques y ont été ajoutés.

Services de renseignements - Deux responsables des services de renseignements français, des hommes de l’ombre, sont appelés à comparaître comme témoins au cours du procès Clearstream. Le général Philippe Rondot, coordinateur des services secrets au ministère de la Défense, aurait été chargé par Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, de mener une enquête parallèle sur les listings de comptes Clearstream.

Yves Bertrand, patron des renseignements généraux à l’époque des faits a longtemps été suspecté d’avoir formé un "cabinet noir" piloté par Dominique de Villepin dans le but de déstabiliser son rival politique Nicolas Sarkozy. Les proches du futur président accusent l'ex-Premier ministre d’être l’instigateur de la falsification des listings des comptes Clearstream.

Imad Lahoud, a obtenu les listings originaux, et non truqués, pour le compte de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), organisation avec laquelle il a collaboré de temps en temps sur des questions antiterroristes.