La France a rendu, lundi, un hommage national aux treize militaires français tués au Mali. Rapatriés en France dimanche, les corps ont été transportés dans Paris jusqu'aux Invalides, où le président français Emmanuel Macron et son homologue malien, Ibrahim Boubacar Keïta, ont assisté à la cérémonie.
Treize cercueils drapés de bleu-blanc-rouge ont traversé Paris, lundi 2 décembre, confrontant la France à une funeste image de son engagement au Sahel. "Je m'incline devant leur sacrifice", "ils sont morts pour nous tous", a déclaré solennellement Emmanuel Macron, lors de la cérémonie aux Invalides, au sujet des soldats morts il y a une semaine au Mali.
Dans une atmosphère lourde, le chef de l'État a salué "treize destins français", devant quelque 2 500 personnes, dont les familles des victimes, et plusieurs responsables politiques.
Militaires, anciens combattants, anonymes... Des milliers de personnes s'étaient d'abord réunies sous un soleil radieux et dans un froid cinglant pour voir passer le cortège sur le Pont Alexandre III, avant qu'il ne pénètre dans l'enceinte qui accueille depuis le XVIIe siècle vétérans et blessés de guerre.
Les cercueils ont ensuite été portés par les camarades des soldats tués, au son des tambours, au cœur de la cour pavée avant d'être disposés devant le président.
"Sacrifice ultime"
Emmanuel Macron a égréné un à un leurs noms et leurs parcours, le ton grave, saluant le "courage" et les "qualités humaines" de ces hommes qui ont trouvé la mort dans la collision de deux hélicoptères lors d'une opération de combat, dans le nord-est du Mali.
"Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là", a affirmé le chef de l'État. "Leur engagement profond, modeste et discret n'est rendu public que par le sacrifice ultime, loin du fracas des mots inutiles", a-t-il ajouté. Tous ont été faits chevaliers de la Légion d'honneur à titre posthume.
Le lourd bilan humain de ce drame, qui laisse treize orphelins de père, a fait l'effet d'un électrochoc en France, dont l'armée n'avait pas subi de telles pertes depuis l'attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.
Leur mort a également relancé les questions autour de l'engagement français au Sahel, où la situation sécuritaire ne cesse de s'aggraver. Si seul le patron de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, réclame ouvertement le retour des troupes, presque six Français sur dix (58 %) sont favorables au maintien de l'opération, selon un sondage IFOP publié lundi.
Avec AFP