L'auteur de l'attaque au couteau qui a tué deux personnes, vendredi, à Londres, avait déjà été condamné à 16 ans de prison pour "des infractions terroristes", a annoncé le chef de l'antiterrorisme britannique, Neil Basu. Il avait été remis en liberté conditionnelle en décembre 2018.
L’assaillant qui a tué deux personnes, vendredi 29 novembre, lors d'une attaque "terroriste" au couteau à London Bridge, avant d'être abattu par la police, était un ex-prisonnier condamné pour terrorisme.
"Cet individu était connu des autorités, ayant été condamné en 2012 pour des infractions terroristes. Il a été remis en liberté conditionnelle en décembre 2018", a annoncé, samedi, le chef de l'antiterrorisme britannique, Neil Basu, dans un communiqué. Il a également précisé qu'une perquisition était en cours dans un lieu du comté de Staffordshire, dans le centre de l'Angleterre, où il résidait.
D'après l'agence de presse PA, Usman Khan, 28 ans, avait été condamné à 16 ans de prison pour son appartenance à un groupe qui avait voulu commettre un attentat à la bombe à la Bourse de Londres, le London Stock Exchange, et établir un camp d'entraînement terroriste au Pakistan.
Avant le début d'une réunion du comité de crise du gouvernement ("Cobra") dans la soirée, le Premier ministre, Boris Johnson, a dit avoir souligné "depuis longtemps" que "c'est une erreur de permettre aux criminels violents de sortir de prison de manière anticipée".
Cette attaque, qualifiée de "terroriste" et survenue à l'endroit même où un attentat s'était déjà déroulé en 2017, a coûté la vie à un homme et une femme.
Trois personnes, un homme et deux femmes, ont été blessées. L'une se trouvait vendredi soir dans un état "critique mais stable", une autre dans "un état stable" et une troisième a subi des "blessures moins graves", a précisé le patron du service public de santé britannique (NHS), Simon Steven.
L'organisation État islamique (EI) a revendiqué l'attaque, samedi soir, selon son agence de propagande.
"L'auteur de l'attaque menée hier à Londres fait partie des combattants de l'EI" et il l'a commise "en réponse aux appels à cibler les habitants des pays de la coalition internationale" anti-EI, a indiqué l'agence dans un communiqué publié sur une chaîne du groupe sur Telegram.
Personne d'autre recherché
"Nous sommes toujours à un stade précoce de l'enquête, mais en ce moment nous ne recherchons activement personne d'autre en lien avec cette attaque", a souligné Neil Basu.
Appelant toutefois le public à rester "vigilant", il a invité celui-ci à "continuer à éviter" la zone, où se trouvent de nombreux bureaux et lieux de sortie, qui restera bouclée "un certain temps".
Selon la police, l'homme a participé vendredi à une conférence organisée dans le Fishmonger's Hall, un bâtiment à l'extrémité nord du London Bridge à l'intérieur duquel l'attaque a commencé. Il a ensuite poursuivi sur London Bridge, avant d'être arrêté par des passants, puis abattu par la police, cinq minutes après qu'elle fut appelée à 13 h 58 (locales et GMT).
Le journal The Times a précisé que l'homme portait un bracelet électronique lorsqu'il a pris part à cette conférence sur la réhabilitation de prisonniers organisée par l'université de Cambridge.
Campagne électorale suspendue
Cette attaque, survenue aussi à quelques jours d'un sommet de l'Otan réunissant à Londres mardi et mercredi de nombreux chefs d'État, a chamboulé la campagne électorale en vue des élections du 12 décembre. Les partis conservateur, travailliste et libéral-démocrate l'ont temporairement mise entre parenthèses.
Plusieurs passants ont été salués en "héros" par la police et des responsables politiques pour s'être rués sur l'assaillant et s'être battus avec lui, selon des vidéos enregistrées par des témoins et diffusées sur les réseaux sociaux.
"Certains des gars qui étaient sur (l'assaillant) étaient d'ex-prisonniers et ils se trouvaient tous au Fishmonger's Hall", selon Jamie Bakhit, un agent d'entretien de 24 ans cité par PA, qui a dit s'être entretenu avec un des intervenants.
Le Royaume-Uni a reçu des messages de soutien de l'étranger, dont la Maison Blanche qui a condamné "avec force toutes les violences horribles contre des innocents".
En juin 2017, une camionnette avait foncé sur la foule sur le London Bridge, avant que ses trois occupants ne poignardent des passants dans le Borough Market. Bilan : huit morts et une cinquantaine de blessés.
C'était l'un des attentats mortels revendiqués par l’organisation État islamique, le groupe jihadiste qui avait frappé le Royaume-Uni cette année-là.
Depuis, la menace terroriste semblait avoir un peu reculé : au début du mois de novembre, le niveau d'alerte terroriste au Royaume-Uni avait été abaissé, passant de "grave" à "substantiel", le risque d'un attentat étant désormais considéré comme "probable", et non "hautement probable".
Avec AFP