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Chili : la Banque centrale va injecter 20 milliards de dollars pour freiner la chute du peso

La Banque centrale du Chili a annoncé l'injection de 20 milliards de dollars dans l'économie pour freiner la dégringolade du peso, qui a connu jeudi un nouveau record à la baisse et qui a perdu environ 15 % de sa valeur, depuis le 18 octobre, date de l'éclatement de la crise sociale qui secoue le pays.

Pour freiner la dégringolade du peso, qui a enregistré jeudi 28 novembre un nouveau record à la baisse, la Banque centrale du Chili a annoncé l'injection de 20 milliards de dollars (18,16 milliards d’euros) dans l'économie, dans un contexte de grave crise sociale.

Elle a précisé dans un communiqué qu'elle avait "décidé d'intervenir sur le marché des changes pour un montant maximum de 20 milliards de dollars, à compter du lundi 2 décembre et jusqu'au 29 mai 2020", avec une "vente de dollars (sur le marché des changes) pour un montant maximum de 10 milliards de dollars" et une "vente d'instruments de couverture (de risque) pour un montant maximum de 10 milliards de dollars".

La Banque centrale avait déjà annoncé le 13 novembre l'injection de 4 milliards de dollars, ce qui n'a pas permis d'endiguer la chute de la monnaie locale. Le peso a perdu 1,1 % jeudi, atteignant un plus bas historique pour le deuxième jour consécutif, un dollar s'échangeant à la clôture contre 828,36 pesos.

Pendant la journée, le peso avait même plongé à 838 unités pour un dollar, en raison de l'inquiétude des marchés face à une crise sociale qui ne s'apaise pas, conjuguée à une chute du cours international du cuivre, dont le Chili est le premier producteur mondial.

Le 27 novembre, il avait déjà perdu 1,6 % de sa valeur face au dollar, s'échangeant à 812 pesos contre un billet vert, déjà un record à la baisse.

Depuis le 18 octobre, la monnaie a perdu environ 15 %

Selon la Banque centrale, en raison de la "faible indexation en dollars" de l'économie chilienne, les variations du peso n'ont pas d'effet immédiat sur les ménages et les entreprises et l'inflation va rester "modérée", en dessous des 3 %.

L'institution a cependant justifié son intervention car "un degré excessif de volatilité du taux de change entrave la formation des prix, les décisions de dépenses et de production des personnes et des entreprises", suscitant "des inquiétudes sur les marchés".

Depuis le 18 octobre, date de l'éclatement de la pire crise sociale de ces trois décennies au Chili, la monnaie a perdu environ 15 % de sa valeur.

Si la baisse du cours du cuivre provoquée par la guerre commerciale que se livrent les États-Unis et la Chine a eu un impact sur la chute du peso, elle "est due à 90 % à la crise", explique à l'AFP l'économiste de l'Université de Santiago, Francisco Castañeda.

La Banque centrale a également avancé au 5 décembre sa réunion de politique monétaire pour tenter de rassurer les marchés qui espèrent un maintien du taux directeur à 1,75 %.

Jeudi, alors que le gouvernement chilien s'est réuni pour la première fois avec les syndicats pour tenter de trouver une issue à la crise, l'IPSA, le principal indice de la Bourse de Santiago, a également clôturé en baisse (-2,23 %).

Avec AFP

 

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